Escalade de tensions entre les États-Unis et la Russie
Par AlAhed avec AFP
La Russie a annoncé mercredi avoir rappelé son ambassadeur aux États-Unis pour consultations, tout en assurant vouloir éviter la «dégradation irréversible» des relations avec Washington, qui se trouvent «dans un état difficile» depuis des années.
Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, l’ambassadeur Anatoli Antonov a été rappelé à Moscou «pour des consultations afin d’analyser ce qu’il faut faire et où aller en ce qui concerne les relations avec les États-Unis».
Cette décision intervient quelques heures après des propos du président américain Joe Biden qui, interrogé par un journaliste qui lui demandait s'il pensait que son homologue russe Vladimir Poutine était «un tueur», a acquiescé et a promis qu'il paierait «le prix» de ses actes.
Il n’a pas précisé s’il pensait à l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny en août, imputé par les États-Unis à la Russie. L’opposant a été incarcéré à son retour en Russie après cinq mois de convalescence en Allemagne, et Washington exige sa libération. Dans une première réaction d’un responsable russe de haut rang, le président de la chambre basse du Parlement a dénoncé «de l’hystérie due à de l’impuissance».
«Poutine est notre président et une attaque contre lui, c’est une attaque contre notre pays», a écrit sur Telegram Viatcheslav Volodine. «Avec ses déclarations, Biden a insulté les citoyens de notre pays», a ajouté celui qui fut le numéro 2 l’administration présidentielle russe de 2011 à 2016.
Le président Biden affiche, depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier, une grande fermeté à l’égard du maître du Kremlin, par opposition avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump. Washington a déjà sanctionné, début mars, sept hauts responsables russes en réponse à l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny.
Dans un nouveau rapport, les autorités américaines ont par ailleurs accusé «des acteurs liés au gouvernement russe» de nouvelles ingérences électorales en 2020, après celles de 2016. Vladimir Poutine «en paiera les conséquences», a également dit Joe Biden au sujet de ces ingérences.
La Russie réfute les ingérences
La Russie a dénoncé les accusations d’ingérence électorales. «Ce rapport est incorrect, tout à fait sans fondement et sans preuves», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «La Russie ne s’est pas ingérée dans les élections précédentes» de 2016 ayant abouti à la victoire de Donald Trump, «et elle ne s’est pas ingérée dans les élections de 2020» remportées par Joe Biden, a-t-il assuré. Selon lui, ce rapport est un «prétexte pour remettre à l’ordre du jour la question de nouvelles sanctions» contre la Russie.