Détention d’un leader de l’opposition au Sénégal: l’accès à internet restreint, les manifestations s’intensifient
Par AlAhed ave agences
Les autorités sénégalaises ont restreint l'accès à internet alors que les manifestations contre la détention d'un leader de l'opposition s'intensifient, a rapporté vendredi l'organisation de surveillance d'internet NetBlocks.
D'après NetBlocks, l'accès aux réseaux sociaux et applications de messagerie, dont Facebook, WhatsApp et YouTube, a été restreint tôt vendredi, avant la tenue d'une manifestation organisée à l'appel de représentants de la société civile et de partis d'opposition emmenés par le mouvement «Y'en a marre».
Au cours des deux derniers jours, au moins une personne a été tuée lors d'affrontements entre la police et les partisans de l'opposant Ousmane Sonko, dont l'arrestation mercredi répond selon eux à des motivations politiques.
«Nous appelons les autorités sénégalaises à respecter la liberté de réunion pacifique dans tout le pays», a déclaré la directrice régionale d'Amnesty, Samira Daoud.
Ousmane Sonko, ancien inspecteur des impôts de 46 ans, arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019 avec 15% des voix, bénéficie d'un large soutien parmi la jeunesse sénégalaise.
L'opposant a été arrêté mercredi pour «trouble à l'ordre public» à la suite de manifestations de soutien à travers le pays.
Il a été convoqué pour comparaître devant la justice suite à une plainte déposée contre lui après la levée de son immunité parlementaire la semaine dernière.
Ousmane Sonko a accusé le gouvernement du président Macky Sall d'être à l'origine de la plainte afin de l'affaiblir.
La présidence placée sous haute protection
La présidence sénégalaise et les bâtiments officiels du centre de Dakar étaient placés sous haute protection vendredi après deux jours de troubles.
Plusieurs quartiers de la capitale et différentes villes du pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest ont été le théâtre depuis mercredi d’affrontements entre jeunes et forces de police, de saccages et de pillages de magasins.