Macron de nouveau interpellé sur le sort des femmes et enfants français détenus en Syrie
Par AlAhed avec AFP
Quelque 80 femmes françaises, qui avaient rejoint le groupe terroriste «Daech», et 200 enfants sont détenus dans les camps kurdes de Syrie. Des parlementaires et des avocats ont récemment écrit chacun de son côté au chef de l’État pour qu’il autorise leur rapatriement.
Des parlementaires et des avocats ont lancé jeudi des appels à Emmanuel Macron pour lui demander une nouvelle fois de rapatrier les femmes et les enfants français de terroristes retenus dans des camps en Syrie, où la situation se dégrade.
En l’absence de toute perspective de création d’un tribunal international ad hoc, nous appelons les autorités françaises à ne pas laisser nos ressortissants présents dans ces camps échapper à la justice et à les rapatrier en France, seul pays où ils sont judiciarisés, afin qu’ils rendent compte de leurs actes, écrivent quatre parlementaires de gauche et centre-gauche dans une lettre au président de la République.
Les députés Frédérique Dumas (groupe Libertés et territoires) et Hubert Julien-Laferrière (Génération écologie) et les eurodéputés Sylvie Guillaume (Parti socialiste) et Mounir Satouri (Europe Écologie Les Verts) sont rentrés mercredi d’un voyage en Syrie, après s’être vus refuser – par les autorités kurdes – l’accès aux camps de réfugiés où sont notamment détenus des ressortissants français.
Ils sollicitent à présent un entretien avec Emmanuel Macron pour échanger sur ces sujets éminemment importants pour la France.
Lors de leur voyage, ils avaient dénoncé des pressions directement venues de Paris pour les empêcher d’accéder aux camps.
Des avocats demandent «l’application du droit»
Dans un autre courrier envoyé au chef de l’État, les avocats de deux Françaises détenues par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie appellent Emmanuel Macron à respecter les injonctions de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et du Défenseur des droits, qui ont aussi appelé à mettre en œuvre les rapatriements.
Dans cette lettre datée du 3 mars, consultée par l’AFP, Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth demandent que la France se conforme à la position de ses propres autorités administratives indépendantes.
Aucune raison ne s’oppose aujourd’hui au rapatriement de nos ressortissants, si ce n’est des considérations d’opportunité qui cèdent devant l’application du droit, estiment-ils.
Quelque 80 femmes françaises, qui avaient rejoint «Daech», et 200 enfants sont détenus dans les camps kurdes de Syrie.
Jusqu’à présent, Paris a maintenu une politique de retour au cas par cas pour ces enfants – 35, majoritairement des orphelins, ont été rapatriés jusqu’ici – et considère que les adultes devraient être jugés sur place.
Jeudi, une responsable du Croissant-Rouge kurde au camp de Roj, a indiqué à l’AFP que deux Françaises s’y trouvaient dans un état critique, l’une souffrant d’un cancer du côlon et l’autre de diabète.
Dans le camp d’Al-Hol, qui abrite des dizaines de milliers de déplacés et des membres de familles de terroristes, au moins 31 personnes ont été tuées depuis le début de l’année.