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La vision américaine à l’égard du dossier yéménite: pas d’exclusion de l’Arabie saoudite

La vision américaine à l’égard du dossier yéménite: pas d’exclusion de l’Arabie saoudite
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Le président américain Joe Biden, a annoncé la cessation de l'acheminement des armes et des équipements logistiques à la coalition du Golfe dirigée par l'Arabie saoudite, dans sa guerre contre le Yémen.

Il a également nommé Tim Linder King comme émissaire spécial. Un fait qui pave la voie au placement de ce dossier sur le chemin de la solution politique, arrivant selon la vision américaine, à pousser vers l'appel des parties du conflit à mener des négociations et à assurer l'environnement propice au lancement d'un dialogue calme, en voie d'établir une équation qui instaure la paix et stabilité au Yémen, à la suite de six ans de guerre.

A partir de ces faits, on peut expliquer l'élimination du mouvement Ansarullah de ladite liste américaine du terrorisme, ce mouvement étant le représentant de l'opposition au gouvernement illégitime présidé par le président dont le mandat avait expiré, Abed Rabbo Mansour Hadi. Un mouvement qui doit assister à la conférence des parties essentielles qui possèdent la décision yéménite au niveau du gouvernement, du peuple et des institutions.

Dans le cadre de l'analyse politique réaliste, certains pourraient estimer que Biden planche sur l'affaire yéménite par engagement dans l'application de ses promesses électorales, tout en harmonisant son action avec l'opinion publique américaine qui attribue à Mohammad Ben Salmane la responsabilité du meurtre de Jamal Khashoggi et qui ressent la haine à l'égard du régime saoudien, en dépit des campagnes médiatiques menées par ce régime pour améliorer son image terne. De surcroit, les initiatives visant à enterrer la doctrine wahhabite et ses pratiques dans le royaume en brisant plusieurs tabous religieux et l'organisation des festivités imitant l'occident, ont été vaines.

Ces analystes prévoient que Biden oeuvrera pour imposer un substitut à Ben Salmane, dont les mains sont teintées du sang de Khashoggi et qui assume la responsabilité de la catastrophe humanitaire en cours dans le Yémen.

Par contre, plusieurs autres données aux mains des responsables américains et saoudiens, aboutissent à une autre version de l'analyse, selon laquelle les points suivants:

-L'Arabie est le meilleur allié des Etats-Unis

En effet, Le contexte historique des relations américano-saoudiennes a toujours été coordonné pour maintenir les intérêts américains à la tête des priorités stratégiques selon l'équation du pétrole ou des sources de l'Energie en contrepartie de la sécurité, en dépit de certaines périodes de tensions temporaires. Ainsi, on ne peut croire que Washington ait renoncé à cette équation durant le mandat de Biden, surtout que l'Arabie éprouve aujourd'hui le besoin du soutien américain plus que jamais, en raison de la politique insensée de Donald Trump à l'égard des pays de la région et du surplus de force qui a poussé Mohammad Ben Salmane à agir avec témérité à l'égard de plusieurs dossiers délicats, ce qui a placé les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, dans un état critique dans les relations avec les pays du voisinage.

Par ailleurs, Washington ne trouvera pas mieux que Riyad comme allié permanent depuis les années 40 du siècle dernier, pour lui constituer une base arabe avancée dans le cœur du monde, aux côtés d'Israël

-Les incendies saoudiens se poursuivent au Yémen

L'annonce américaine ne signifie point de mettre fin à la guerre. Le régime saoudien, ni Mohammed Ben Salmane comme gouverneur du royaume, ne peuvent renoncer facilement à réaliser leurs objectifs politiques et leurs ambitions économiques et commerciales au Yémen. Même si le processus des négociations est ancré, Riyad poursuivra son soutien militaire et logistique aux forces qu'elle exploite pour maintenir les tensions et garantir la poursuite de l'hémorragie politique et économique du peuple yéménite. En effet, permettre aux Houthis de construire un système de gouvernance est suicidaire pour l'Arabie saoudite, puisque tout régime dirigé par les Houthis sera hostile aux politiques saoudiennes ou au minimum non en harmonie avec les politiques saoudiennes ou des pays du Golfe, ni avec les Américains et l'occident en général.

-Biden sauve Riyad de l'impasse de la guerre au Yémen

Biden a assuré la sortie de Riyad de l'impasse de la guerre et de l'usure financière dans le conflit yéménite. Il a affirmé dans ce contexte que l'Arabie (avec ou sans Ben Salmane), était et demeure un partenaire stratégique dans la guerre contre ledit terrorisme dans le monde" et que les Etats-Unis sont engagés dans la défense du royaume. Par-là, Riyad sera satisfaite de sortir du bourbier yéménite sous la couverture américaine. De fait, le royaume n'a réalisé aucun de ses objectifs sur le terrain yéménite. Ben Slamane considèrera que la cessation de la guerre pourrait constituer une chance de laquelle il profitera dans le règlement politique et compensera ses pertes et revers. Il entreprendra de consolider son rôle dans les négociations afin de couper la voie à toute exploitation future par les Emirats dans tout accord.

-La Chine puis la Russie, en tête des priorités de Biden

L'escalade verbale de Biden contre l'Arabie et son renoncement à contacter ses responsables, pourrait signifier qu'il s'est placé comme adversaire de Riyad. Cependant la politique pragmatique adoptée par cet, et le classement de ses priorités étrangères, le pousseraient à éteindre les foyer des tensions dans le monde, évitant tout glissement dans des dossiers qui entravent ses efforts pour régler la grand problème existentiel, illustré dans l'énorme défi chinois. En effet, Biden a toujours affirmé que la Chine est en tête de ses priorités, notant qu'il œuvre pour former une coalition mondiale qui ramène l'Europe dans le giron américain face au dragon chinois et par la suite la Russie.

Le Yémen, porte de la solution nucléaire iranienne

L'administration américaine estime que calmer le front yéménite donnera à Biden la possibilité d'entamer le règlement du dossier nucléaire iranien. Il espère ouvrir deux processus indépendants: le premier sur la solution politique au Yémen, suivi des préparatifs intérieurs, politiques et économiques et de l'entrée américaine directe sous le titre des aides humanitaires et économiques.

Le deuxième consiste à attirer l'Iran à une nouvelle conférence sur le nucléaire, après avoir éloigné le dossier yéménite comme carte de négociation aux mains de l'Iran.

On n'exclut pas le fait que les décisions américaines sur le Yémen, notamment l'annulation du classement d'Ansarrullah comme groupe terroriste, expriment de bonnes intentions qui rassurent Téhéran et l'encouragent à répondre aux invitations américaines et européennes et confirment le sérieux de Biden dans la recherche d'une solution radicale de la crise nucléaire, surtout que Washington et Téhéran ont plusieurs affaires plus importantes que le Yémen et qu'il est impossible de régler un problème dans la Moyen Orient si l'Iran détient les armes nucléaires.

De ce qui précède, on peut déduire certaines facettes de la vision américaine sur le règlement du dossier yéménite, mais ce fait ne signifie pas que les faits progresseront ainsi. Ni la partie yéménite, ni la partie iranienne n'ont confiance en la position américaine, que le président soit républicain imprudent comme Trump ou démocrate manipulateur comme Biden. N'oublions par que la guerre contre le Yémen a commencé durant le mandat du démocrate «pacifique» Barak Obama. Quant à l'Arabie saoudite, Ben Salmane sera un outil docile dans la main du nouveau mandat américain, d'autant plus qu'il est déjà conscient du danger d'être exclu du pouvoir, et donc il sera prêt cette fois, non seulement à vider les caisses du royaume et ses biens, mais à béatifier tout le royaume en faveur des Américains si ce sera nécessaire, en échange de son maintien au pouvoir. Un fait des plus probables.

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