Algérie: le président Tebboune consulte les partis en vue d’élections anticipées
Par AlAhed avec AFP
Sitôt rentré d'un long séjour médical en Allemagne, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a repris ses activités ce week-end en consultant les partis politiques, y compris ceux de l'opposition, en vue d'élections anticipées selon certaines formations.
M. Tebboune a reçu notamment les dirigeants du Mouvement de la société pour la paix (MSP, principal parti d’inspiration Frères musulmans) et du Front des forces socialistes (FFS, doyen des partis de l'opposition).
Ces consultations ont eu lieu samedi et dimanche dans un contexte de crispation du régime à l'approche du deuxième anniversaire du Hirak, mouvement de protestation populaire inédit déclenché le 22 février 2019 et qui a forcé l'ex-président Abdelaziz Bouteflika à la démission deux mois plus tard.
Selon le président du Front El Moustakbel (nationaliste), Abdelaziz Belaïd, le chef de l'Etat «envisage de dissoudre le Parlement et d'organiser des élections législatives anticipées».
«La dissolution du Parlement pourrait intervenir dans les prochains jours», peut-être d'ici jeudi, a confié dimanche M. Belaïd à la chaîne TV privée Echourouk.
Cette information n'a pas été confirmée par les autres partis reçus par le président Tebboune.
De son côté, Sofiane Djilali, chef du parti d'opposition Jil Jadid, a indiqué dans un entretien au site d'information 24hdz, que les élections législatives -- prévues en 2022 -- auraient lieu «au plus tard en juin 2021».
Un remaniement du gouvernement serait également à l'ordre du jour, selon des médias algériens.
Dans un communiqué, le FFS a exhorté le chef de l'Etat à «prendre des mesures fortes qui redonneraient confiance aux Algériennes et aux Algériens et refléteraient une réelle volonté politique pour instaurer le changement souhaité».
La formation socialiste réclame «la libération des prisonniers d'opinion, l'ouverture du champ politique et médiatique et la levée de toutes les restrictions à l'exercice des libertés fondamentales, individuelles et collectives». Le FFS demande aussi «l'arrêt du harcèlement des militants politiques, des associations et des syndicalistes».
M. Tebboune, 75 ans, a regagné Alger vendredi après avoir été hospitalisé pendant un mois en Allemagne, où il a été opéré du pied droit en raison de complications post-Covid.