La militante saoudienne Loujain al-Hathloul devrait être libérée jeudi
Par AlAhed avec sites web
La militante saoudienne des droits des femmes Loujain al-Hathloul devrait être libérée de prison jeudi 11 février après plus de 1000 jours de détention, selon sa sœur Alia al-Hathloul.
En décembre 2020, un tribunal saoudien a condamné al-Hathloul à cinq ans et huit mois de prison pour des accusations liées au «terrorisme» et lui a interdit de quitter le pays pendant cinq ans. Les médias locaux ont rapporté qu’elle avait été reconnue coupable par le tribunal pour des accusations, notamment d’«agitation pour le changement, de poursuite d’un programme étranger et d’utilisation d’Internet pour nuire à l’ordre public».
Le tribunal a suspendu sa peine de deux ans et 10 mois et elle devait être libérée en mars.
Sa libération anticipée interviendrait des semaines après l’administration du président américain Joe Biden, qui a juré qu’elle adopterait une position plus ferme sur le bilan du royaume en matière de droits humains.
Loujain al-Hathloul, 31 ans, est en détention depuis 2018 après avoir été arrêté avec au moins une douzaine d’autres militants des droits des femmes dans le cadre d’une répression de la dissidence menée par le prince héritier de facto Mohamed bin Salman (MBS).
Son arrestation est intervenue quelques semaines à peine avant la levée historique de l’interdiction des femmes conductrices depuis des décennies, une réforme pour laquelle elles avaient longtemps fait campagne.
Le cas d’Al-Hathloul et son emprisonnement depuis deux ans et demi ont suscité les critiques de groupes de défense des droits, de membres du Congrès américain et de législateurs de l’Union européenne. La famille d’al-Hathloul dit qu’elle a été victime de harcèlement sexuel et de torture en détention. Certaines des séances de torture ont eu lieu en présence de l’assistant proche de MBS Saud al-Qahtani.
Les organisations de défense des droits ont également documenté la torture et les violences sexuelles subies par al-Hathloul depuis son arrestation.
La détention de femmes militantes a remis en lumière le bilan des droits humains du royaume, une monarchie absolue qui a également fait l’objet de vives critiques pour le meurtre en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans son consulat d’Istanbul.