Téhéran appelle à la formation d’un gouvernement «inclusif» à Kaboul
Par AlAhed avec AFP
L'Iran a appelé dimanche à l'établissement en Afghanistan d'un gouvernement «inclusif» comprenant «tous les groupes ethniques et politiques» du pays, lors d'une rencontre entre le chef de la diplomatie iranienne et une délégation des talibans à Téhéran.
En Afghanistan, «un Etat inclusif doit être formé dans un processus participatif en tenant compte des structures, institutions et lois fondamentales, telles que la Constitution», a indiqué Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, selon un communiqué de son ministère.
Une délégation de talibans, présidée par leur négociateur en chef Abdul Ghani Baradar, se trouve depuis mardi à Téhéran pour discuter du processus de paix en Afghanistan.
Cette visite intervient après la reprise le 6 janvier à Doha des pourparlers de paix entre les talibans et le gouvernement afghan. Mais ce dernier reproche aux insurgés de ne pas s'impliquer activement dans ces négociations.
Selon le communiqué du ministère iranien, M. Zarif a exprimé la volonté de son pays de faciliter le dialogue entre les talibans et le gouvernement et d'autres parties en Afghanistan.
«La guerre et l'occupation de l'Afghanistan ont porté de gros coups au peuple afghan», a affirmé M. Zarif.
L'Iran a appelé à plusieurs reprises au retrait des forces américaines d'Afghanistan, voisin oriental avec lequel il partage une frontière de plus de 900 kilomètres.
Les négociations entre les talibans et Washington, ennemi juré de Téhéran, ont abouti fin février 2020 à un accord prévoyant des discussions inter-afghanes et le retrait total des troupes étrangères d'Afghanistan --essentiellement américaines-- d'ici mai 2021.
Mais l'administration du nouveau président américain Joe Biden compte réexaminer l'accord, affirmant vouloir maintenir en Afghanistan des «moyens de lutte contre le terrorisme».
Le président afghan Ashraf Ghani a reproché aux talibans de ne pas respecter leurs engagements prévus dans l'accord, exhortant l'administration Biden à faire pression sur les insurgés et à prendre «la bonne décision» sur la présence militaire américaine en Afghanistan.
Les pourparlers à Doha n'ont débouché sur aucune réelle avancée jusqu'ici.
L'accord américano-taliban prévoit des garanties sécuritaires de la part des insurgés. Mais les talibans multiplient les attaques.