USA : La future patronne du renseignement promet de rester apolitique
Par AFP
La prochaine directrice du Renseignement américain (DNI), Avril Haines, a promis mardi de rester apolitique et de rétablir la confiance dans les services de renseignement extérieurs, cibles fréquentes de Donald Trump au cours de son mandat.
Mme Haines, choisie par le président élu Joe Biden pour superviser et coordonner les activités de la CIA, de la NSA et de 15 autres agences de renseignement, a également indiqué qu'elle coopèrerait avec les enquêteurs pour déterminer si les émeutiers du 6 janvier ont été influencés par un pays étranger et a promis une approche «agressive» à l'égard de la Chine.
«Afin de sauvegarder l'intégrité de nos services de renseignement, le DNI doit insister sur le fait qu'en matière de renseignement, il n'y a jamais de place pour la politique», a déclaré cette ancienne numéro 2 de la CIA, âgée de 51 ans, devant la commission du Renseignement du Sénat, qui doit confirmer sa nomination.
Ces promesses, relativement traditionnelles lors de chaque audition de confirmation au Congrès, ont pris une couleur particulière cette année, après la défiance témoignée par le président sortant Donald Trump à l'égard de ses propres services de renseignement qui avaient confirmé l'influence de la Russie dans le scrutin l'ayant porté au pouvoir en 2016.
Questionnée sur l'aide qu'elle pourrait apporter au FBI pour identifier et neutraliser les groupes d'extrême-droite qui ont organisé les violences au Congrès le 6 janvier, elle a souligné les limites imposées par la Constitution aux services d'espionnage américains, qui n'ont pas le droit de surveiller des citoyens américains.
Les services de renseignement auront un «rôle important à jouer (...) en cherchant notamment d'éventuelles connexions entre des gens aux États-Unis et à l'étranger» ou des «influences qui auraient été correctement identifiées», a-t-elle dit.
À une question d'un sénateur lui demandant si la Russie pouvait avoir joué un rôle dans l'assaut contre le Capitole, elle a répondu avoir constaté par le passé «l'usage par la Russie de mesures actives et de campagnes d'influence pour exacerber certaines des divisions de ce pays et pour promouvoir l'extrémisme».
Mme Haines a évité de qualifier la Chine d'«adversaire», mais elle a estimé que le pays asiatique était devenu plus agressif que pendant la présidence de Barack Obama.
«Notre approche vis-à-vis de la Chine doit évoluer et répondre à la réalité d'une Chine plus sûre d'elle et plus agressive», a-t-elle dit. «Je suis favorable à une position agressive, pour confronter ce problème».
Elle a aussi promis de rendre public un rapport sur l'assassinat en 2018 par des agents saoudiens du journaliste Jamal Khashoggi, que le gouvernement de Donald Trump a toujours refusé de publier.
Elle a enfin assuré qu'elle présenterait à nouveau chaque année au Congrès le traditionnel rapport du Renseignement américain sur les menaces dans le monde, un document très suivi que Donald Trump avait fait supprimer en 2019.