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Corée du Sud : la peine de vingt ans de prison contre l’ex-présidente Park confirmée

Corée du Sud : la peine de vingt ans de prison contre l’ex-présidente Park confirmée
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Par AFP

La Cour suprême sud-coréenne a définitivement confirmé jeudi 14 janvier la condamnation de l'ex-présidente Park Geun-hye à vingt ans de prison dans le retentissant scandale de corruption qui avait précipité sa destitution en 2017. Cette décision vient mettre un terme à un long processus judiciaire qui avait suivi le départ de l'ex-cheffe de l'État au terme de mois de manifestations massives dans les rues.

Première femme élue présidente en Corée du Sud, Park Geun-hye avait été condamnée en 2018 à trente années de prison pour corruption et abus de pouvoir. Une série de recours et de nouveaux procès avaient par la suite ramené sa peine à vingt ans de détention. Jeudi, le dossier est revenu pour la seconde fois devant la Cour suprême qui a confirmé la peine de vingt ans. La haute juridiction a également approuvé les amendes et indemnités auxquelles l'ex-présidente doit renoncer, et qui s'élèvent en totalité à 21,5 milliards de wons (16 millions d'euros).

Park Geun-hye, qui boycotte de longue date les audiences en dénonçant une justice partiale, était absente jeudi. Elle a en outre été condamnée à deux années de prison pour des infractions aux législations électorales. Ces peines n'ayant pas été confondues, l'ex-dirigeante aura plus de 80 ans si elle purge l'intégralité des 22 années de prison auxquelles elle a été condamnée.

Scandale à tiroirs

Park Geun-hye avait été reconnue coupable d'avoir reçu ou demandé des dizaines de millions de dollars de conglomérats sud-coréens, dont Samsung Electronics, d'avoir partagé des documents classés secrets, d'avoir mis sur une «liste noire» des artistes critiques de sa politique ou encore d'avoir limogé des responsables qui s'opposaient à ses abus de pouvoir. Le scandale à tiroirs avait jeté une lumière crue sur les accointances troubles entre ces conglomérats familiaux et le pouvoir politique, au travers de Park Geun-hye et de sa confidente de l'ombre Choi Soon-sil, qui avaient accepté des pots-de-vin en échange de faveurs politiques.

C'est dans la foulée de sa destitution que l'avocat de centre-gauche Moon Jae-in avait été porté au pouvoir en 2017 en surfant sur la perte de crédibilité des conservateurs.

La Corée du Sud est connue pour la sévérité de sa justice à l'encontre des anciens chefs d'État. Au point que les quatre ex-présidents sud-coréens encore en vie ont tous été condamnés après la fin de leur mandat. L'ancien chef de l'État Roh Moo-hyun s'était suicidé en 2009 après avoir été interrogé sur des soupçons de corruption impliquant sa famille.

La fin du processus judiciaire signifie que Park Geun-hye peut désormais prétendre à une grâce. Il y a quelques semaines, le chef du Parti démocrate (centre gauche) au pouvoir, Lee Nak-yon, avait indiqué qu'il envisageait de «suggérer» une grâce pour Park Geun-hye et pour Lee Myung-bak, un autre ancien président condamné. Mais ces déclarations avaient suscité une levée de boucliers à droite comme à gauche.

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