Le développement de la défense aérienne yéménite, un tournant décisif dans le cours de la guerre
Par Charles Abi Nader - AlAhed
Ce n’est pas la première fois que les armes de la défense aérienne des commissions populaires yéménites abattent un avion de la coalition de l'offensive. Des chasseurs ou des drones de surveillance et de combat; c'est plutôt la quatrième fois qu'un drone du type chinois CH-4 de la coalition est abattu, sachant que ce type d'avion est des plus développés parmi les avions de reconnaissance.
Cet évènement pourrait avoir plusieurs dimensions militaires et stratégiques. Il constitue un indice sur un tournant essentiel et décisif dans le cours de la guerre contre le Yémen:
En effet, le drone chinois CH-4, récemment abattu, est des plus développés dans ce domaine. Cet engin est à la fois un avion de reconnaissance à distance, doté d'une grande précision et un avion de chasse, en mesure de porter des missiles antichars et renforts. La superficie de son action dépasse les 5 mille km, à une hauteur importante (allant de 5000 à 8000m). Un fait qui lui permet de mener ses missions durant une longue période, sans retourner à la base du décollage. Ce fait donne également aux opérations des forces de l'offensive une importante capacité à maintenir la surveillance du front et à le contrôler avec efficacité.
De surcroit, la correspondance directe avec la chambre d'opération lui assure la caractéristique de fournir les renseignements et de réagir face aux objectifs qui apparaissent brusquement.
La chute de cet avion dans la région de Madghal, qui constitue actuellement la zone d'opération la plus chaude, en raison de son site à l'entrée de Marib occidentale, prive les forces de l'offensive et leurs mercenaires à large mesure, de la chance du contrôle efficace du front du combat, à la suite notamment de la perte de la caserne de Mas, qui a toujours constitué un point de reconnaissance et de défense avancé de Marib, à la suite de la prise pour cible et démolition de la chambre d'opération de la coalition à Tadouine, qui est désormais hors de service.
A l'heure actuelle, après la chute du drone chinois développé CH-4, qui constitue une menace sérieuse au mouvement des avions des forces de l'offensive, les mouvements des unités de l'armée, des commissions populaires et d'Ansarullah sont protégés en une certaine mesure qui leur permet de réactiver leurs offensives et de s'approcher des murs de la ville de Marib, surtout que l'aviation ennemie, drones et chasseurs, constituaient le seul point fort dans les affrontements sur le territoire yéménite.
Le plus important dans le suivi de la prise pour cible de ce drone, réside dans l'annonce faite par le porte-parole militaire yéménite, le général Yehya Al-Sarih, selon lequel l'opération a été menée par des armes de défense aérienne «adéquates», mais sans préciser leur nature ou tout autre détail ou caractéristique technique ou militaire de cette arme. Une déclaration qui peut faire partie de la stratégie de «l'ambiguïté constructive» adoptée par le mouvement Ansarullah et la majorité des parties de l'axe de la résistance. Ces factions qui choisissent le moment opportun pour annoncer les caractéristiques et les capacités en matière d'armement de qualité.
De cette annonce, on peut tirer les synthèses suivantes:
La manœuvre visant à affecter l'ennemi par l'annonce des capacités militaires de qualité n'est plus nécessaire comme était le cas au début de la confrontation. En effet, les unités d'Ansarullah ont remporté plusieurs points en matière de pression morale et médiatique contre les forces de l'offensive. Les besoins essentiels de la bataille, dans ses dernières étapes, sont liés aux surprises sur les fronts. Un fait qu'on avait remarqué lors du suivi de la plupart des dernières batailles de libération, telle que l'opération «Victoire grâce à Dieu», ainsi que lors de la bataille de la libération des régions Al-Baydah et Al-Daleh des unités terroristes. Des batailles, dont certaines d'une durée de semaines ou de mois, furent annoncées après leur fin et à la suite de la victoire et de l'exploitation de la réussite.
Il parait également, que par la non-déclaration du type des armes et des caractéristiques des armes de défense aérienne (adéquates), comme a précisé le porte-parole militaire yéménite, la bataille de la libération de Marib sera un tournant décisif. Ainsi le commandement de l'armée, des commissions populaires et d'Ansarullah, ont estimé qu'il est nécessaire de ne pas divulguer la nature de la manœuvre aérienne, dans le but de compléter le facteur de surprise et du choc sur le front, lors de la confrontation. Une approche ayant également comme objectif de priver les forces ennemies de la possibilité de prendre des mesures militaires ou techniques pour annuler l'efficacité de l'arme de défense aérienne yéménite dite «adéquate».
Quant à dimension stratégique de la chute significative du drone saoudien produit en Chine, on peut ajouter ce qui suit:
Dès que la manœuvre de la reconnaissance aérienne et des manœuvres des chasseurs sont affaiblies, ce fait signifie que le mouvement terrestre des forces de l'offensive perdra le plus important facteur de soutien, assurant une suprématie sérieuse et claire au mouvement terrestre des unités de l'armée, des commissions populaires et d'Ansarullah. De ces constats découlera l'échec et la défaite de l'ennemi, privé de toute possibilité de bien diriger sa guerre. Il sera ainsi contraint à trouver une issue de l'impasse dans laquelle il s'est placé.
En outre, l'échec de l'offensive contre le Yémen se retirera sur les plans des pays occidentaux qui soutiennent l'offensive, soit les États-Unis et «Israël» en premier lieu. Les tentatives sionistes, soutenues par les pays du Golfe, notamment des Émirats, pour installer des points de contrôle maritimes sur les côtes du sud du Yémen, à Socotra ou dans le sud-ouest près de Bab Al-Mandeb, seront aussi menacées d'échec, puisque le mouvement de libération terrestre prévu, qui sera dirigé sans aucun doute par les unités de l'armée, les commission et Ansarullah à partir du milieu de Marib après sa libération, arrivant vers Chaboua et Abian et puis vers les côtes du sud, sapant toute possibilité d'installer ces points de contrôle sionistes, ce qui entrainera la défaite dans la bataille terrestre dans la profondeur du front yéménite. De surcroit, les plans des forces de l'offensive sur les côtes yéménites et ses passages maritimes seront également voués à l'échec. Ces plans qui étaient à la base des objectifs de l'offensive contre le Yémen.