Sanctions américaines: Erdogan accuse Washington «d’attaque ouverte» contre la souveraineté turque
Par AA
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a accusé Washington de «violation ouverte des droits souverains de la Turquie», en référence aux sanctions infligées pour l’acquisition par la Turquie du système de défense aérienne russe S-400.
Le Chef de l’État turc a pris la parole, mercredi, lors de l’inauguration de l’autoroute reliant la capitale, Ankara, à Nigde, ville du centre de l’Anatolie.
Erdogan est revenu sur la décision américaine d’imposer des sanctions à certains responsables turcs, suite à l’achat des S-400 russes, et a d’abord voulu rappeler comment l’affaire s’est déroulée.
Il a expliqué que les États-Unis, comme d’autres pays occidentaux, ont refusé de vendre leurs propres systèmes à la Turquie, ce qui a poussé Ankara à se tourner vers d’autres fournisseurs.
«Refusant nos conditions pour l'achat de leur système de défense aérienne [Patriot], les États-Unis ont dégainé l'arme des sanctions parce que nous l'avons acquis ailleurs [S-400 russes]», a-t-il dénoncé.
«La décision américaine de sanctions est une attaque ouverte aux droits souverains de notre pays», a-t-il assuré.
Selon Erdogan, cette décision américaine reflète en réalité une autre volonté : «Le véritable but est de stopper le développement de notre industrie de la défense afin de nous rendre dépendants», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le Chef de l’État turc a souligné que ces sanctions, inscrites dans le cadre de la loi américaine CAATSA (lutte contre les adversaires de l’Amérique par des sanctions), sont appliquées pour la première fois.
«Aucun autre pays, en dehors de la Turquie, n'a été cible des sanctions CAATSA. Pour la première fois, un membre de l'OTAN va être ciblé», a-t-il expliqué, condamnant cet agissement contraire à l’esprit d’alliance.
Mais, pour le dirigeant turc, cette décision n’aura d’autre conséquence que de renforcer la détermination de la Turquie à obtenir son indépendance totale en matière de défense.
«Nous allons davantage soutenir notre président de l'industrie de la défense, Ismail Demir, et son équipe», a-t-il conclu, Ismail Demir étant l’une des principales cibles des sanctions américaines.