Le vote du Collège électoral officialise la victoire de Joe Biden
Par AlAhed avec AFP
Joe Biden a obtenu la majorité au Collège électoral. Le vote des grands électeurs qui s'est déroulé lundi 14 décembre, État par État, a confirmé officiellement la victoire du candidat démocrate. Ce vote est d'habitude une simple formalité. Il a pris cette année une importance particulière en raison du refus du président Donald Trump de reconnaître sa défaite.
«Le vote du Collège électoral est aussi vieux que notre pays lui-même», a déclaré Joe Biden dans un discours prononcé lundi soir depuis Wilmington, «même au milieu d'une pandémie, nous avons vu ce que peu avaient prédit : la plus grande participation de l'Histoire», et «la démonstration la plus claire de devoir civique».
Alors qu'il s'était jusqu'à présent abstenu de polémiquer avec Donald Trump, qui conteste depuis six semaines le résultat de l'élection, Joe Biden a cette fois clairement mis en cause l'attitude du président sortant. Rappelant que Trump avait pu déposer «toutes les plaintes qu'il avait voulu», il a insisté sur le fait qu'«aucune n'avait été reçue». Biden a ajouté qu'il avait remporté la victoire avec la même marge que Trump en 2016, que ce dernier avait qualifiée de «raz-de-marée».
«Il est temps de tourner la page»
Joe Biden a aussi salué les officiels, élus, juges, et responsables électoraux, «qui ne se sont pas laissés intimider par les pressions verbales, mais aussi les menaces de violence physique», faisant directement référence aux attaques de Trump contre les gouverneurs et responsables de plusieurs États ayant refusé de céder à ses injonctions. L'ancien sénateur a aussi mentionné les 17 procureurs généraux des États ayant signé la plainte déposée devant la Cour Suprême, et les 126 membres du Congrès qui s'y sont associés : «Cette manœuvre avait pour but d'effacer vingt millions de voix», a dit Biden, qui l'a comparée à «un refus de respecter la volonté populaire, et de respecter la loi».
«Il est temps de tourner la page», a conclu Biden après ce rappel des invraisemblables semaines qui ont suivi le scrutin du 3 novembre. «Je serai le président de tous les Américains», a répété Biden, qui a rappelé que les États-Unis avaient le même jour franchi la barre des 300.000 morts du Covid-19.
La victoire de Biden a été acquise après que les 55 votes de la Californie ont été annoncés, lui permettant de franchir le cap des 270 voix nécessaires à la victoire. Le vote a eu lieu en personne dans les cinquante États américains et le district de Columbia. Dans certains États, la sécurité avait été renforcée après que des grands électeurs ont reçu des menaces. Des mesures sanitaires ont aussi été prises en raison de la pandémie de Covid-19. Les grands électeurs du Nevada se sont réunis par vidéo pour éviter la contagion.
Il y a eu peu de suspense et aucun changement, puisque tous les votes attribués à chaque candidat lors du vote populaire du 3 novembre dernier sont allés au candidat auquel ils revenaient. Les six États contestés par Trump, l'Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin, ont voté pour Joe Biden conformément aux résultats certifiés la semaine dernière. Lorsque tous les votes seront comptabilisés, Biden devrait obtenir 306 voix contre 232 pour Trump, et dépasse son adversaire de 7 millions de voix à l'échelle nationale.
Ce vote devrait mettre fin aux possibilités de Donald Trump de modifier le résultat du scrutin du 3 novembre, et confirmer, une bonne fois pour toutes, la victoire de Joe Biden. Il est aussi l'avant-dernier épisode d'un feuilleton politique qui a tenu en haleine les États-Unis (et une partie du monde) pendant de longues semaines. Il s'achèvera le 6 janvier prochain avec le décompte et la certification de ces votes devant les deux chambres du Congrès et le Vice-Président Mike Pence. Cette date pourra encore être l'occasion pour Trump et ses alliés de faire encore un peu de tapage et contester bruyamment la victoire de Biden, mais leur obstruction ne peut dorénavant plus avoir de conséquences juridiques.
Trump n'a toujours pas donné signe de son intention de reconnaître sa défaite, même si ses options se réduisent. Alors que la date du 14 décembre avait été mentionnée par l'entourage du président comme la seule élection «officielle», l'un des proches conseillers de la Maison Blanche, Stephen Miller, a suggéré que les contestations pourraient se poursuivre jusqu'à la date de l'investiture. «La seule date mentionnée dans la constitution est le 20 janvier», a-t-il dit dans un entretien à la chaîne Fox News. «Nous avons donc largement le temps pour corriger les erreurs de ce résultat électoral frauduleux et certifier Donald Trump comme le vainqueur de l'élection.»