Macron défend les ventes d’armes à l’Égypte malgré les préoccupations en matière de droits
Par AlAhed avec sites web
Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi que les préoccupations concernant les violations des droits de l’homme en Égypte n’affecteraient pas la future vente d’armes françaises à ce pays, le Caire devant conserver sa capacité à lutter contre le terrorisme dans la région.
«Je ne conditionnerai pas les questions de défense et de coopération économique à ces désaccords [over human rights]», a déclaré Macron lors d’une conférence de presse conjointe avec le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi.
«Il est plus efficace d’avoir une politique de dialogue exigeant qu’un boycott qui ne ferait que réduire l’efficacité d’un de nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté.
Depuis 2015, la France a vendu des quantités considérables d’armes à l’Égypte, dont deux porte-hélicoptères de classe Mistral de fabrication française et deux douzaines d’avions de combat avancés Rafale français.
Macron avait précédemment exprimé sa crainte que l’Égypte ne se tourne vers les rivaux de l’Occident, la Chine et la Russie, si elle ne recevait pas un soutien adéquat de l’Europe.
Bilan lamentable en matière de droits humains
Les propos du dirigeant français sont susceptibles de s’opposer aux groupes de défense des droits humains, dont 20 ont publié une déclaration commune avant la réunion de lundi condamnant le partenariat stratégique de la France avec l’Égypte.
L’Egypte «utilisait abusivement la législation antiterroriste pour éradiquer le travail légitime en faveur des droits de l’homme et réprimer toute dissidence pacifique dans le pays», indique le communiqué.
Depuis son arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État de 2013, el-Sissi est responsable d’une répression massive, ciblant non seulement les partisans islamistes de son prédécesseur librement élu, Mohamed Morsi, mais également des militants pro-démocratie.
Quelques jours à peine avant l’arrivée d’el-Sissi en France, les autorités égyptiennes ont libéré trois travailleurs de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels, qui ont été arrêtés en novembre à la suite d’une réunion avec des diplomates de pays occidentaux. Une enquête est toujours en cours sur les accusations d’appartenance à un groupe terroriste et de diffusion de fausses nouvelles.
Lors de la conférence de presse, Macron s’est félicité de leur libération et a déclaré avoir «franchement» soulevé la question des droits de l’homme avec el-Sissi «comme on le fait entre amis».