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L’Iran accuse «Israël» d’avoir assassiné un responsable de son programme nucléaire

L’Iran accuse «Israël» d’avoir assassiné un responsable de son programme nucléaire
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Par AlAhed avec agences

Mohsen Fakhrizadeh, un scientifique iranien travaillant dans le domaine nucléaire, a été assassiné, vendredi 27 novembre, dans les faubourgs de Téhéran. Blessé par balles alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture, le chercheur a succombé à l’hôpital. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais sur Twitter, Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des affaires étrangères, a aussitôt accusé «Israël»: «Des terroristes ont assassiné aujourd’hui un éminent scientifique iranien. Cette lâcheté – avec des indications sérieuses du rôle d’Israël – montre le bellicisme désespéré de ses auteurs.»

Le chef de la diplomatie a également appelé la communauté internationale à «mettre un terme à ses honteuses positions ambivalentes et à condamner cet acte terroriste».

«Les groupes terroristes, les responsables et les auteurs de cette tentative lâche doivent savoir qu’une vengeance terrible les attend», a tweeté le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Baghéri, selon l’agence de presse étatique IRNA. Il a qualifié la mort de Mohsen Fakhrizadeh de «coup amer et lourd», assurant que les Iraniens «n’auront pas de repos tant que nous n’aurons pas pourchassé et puni» les personnes impliquées.

Voiture piégée et fusillade

Le ministère iranien de la défense avait identifié la victime comme étant Mohsen Fakhrizadeh, chef de son département recherche et innovation. Il a été «gravement blessé» lorsque sa voiture a été prise pour cible par plusieurs assaillants, qui ont en retour été pris à partie par l’équipe de sécurité du scientifique, a déclaré le ministère, ajoutant que l’équipe médicale n’était pas parvenue à le réanimer.

Plusieurs médias locaux, dont les agences de presse Tasnim et Fars, avaient plus tôt rapporté une tentative d’assassinat contre le scientifique dans la ville d’Absard, à l’est de la capitale iranienne. «Des terroristes ont fait exploser une voiture avant de tirer sur celle de M. Fakhrizadeh», avaient-elles indiqué.

Mohsen Fakhrizadeh était l’unique scientifique nommément désigné dans «l’évaluation finale» sur le programme nucléaire iranien que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a remis en 2015, qui évoquait aussi les projets du plan AMAD.

«Souvenez-vous de ce nom»

Le gouvernement israélien considère que ce plan, abandonné en 2003, avait pour but d’acquérir l’arme atomique et il affirme s’être procuré une grande partie des «archives» iraniennes à ce sujet. «Souvenez-vous de ce nom, Fakhrizadeh», avait déclaré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans le discours prononcé en 2018 au cours duquel il avait révélé l’existence de documents. Malgré l’arrêt du plan AMAD, Mohsen Fakhrizadeh a continué à travailler à des «projets spéciaux» pour le compte du ministère iranien de la défense, avait-il ajouté.

Sur Twitter, le président Donald Trump a aussitôt relayé les informations concernant cet assassinat qui intervient moins de deux mois avant l’arrivée à la Maison Blanche du démocrate Joe Biden, président élu à l’élection du 3 novembre aux Etats-Unis.

Biden entend changer de posture vis-à-vis de l’Iran après les quatre années de présidence du républicain Donald Trump, qui s’est retiré de l’accord avec les grandes puissances signé à Vienne en 2015 portant sur le programme nucléaire de Téhéran. Les Etats-Unis ont ensuite rétabli puis renforcé les sanctions visant la République islamique.

John Brennan, – ex-patron de la CIA de 2013 à 2017, sous la présidence de Barack Obama et alors que Joe Biden était vice-président –, a, lui, qualifié l’assassinat de M. Fakhrizadeh d’«acte criminel et extrêmement dangereux». Un tel acte risque d’entraîner des «représailles létales et une nouvelle phase de conflit régional», a-t-il écrit sur Twitter, précisant ne pas savoir qui se trouvait derrière cette attaque. «Un tel acte de terrorisme étatique constituerait une violation flagrante du droit international et encouragerait davantage de gouvernements à mener des attaques meurtrières contre des responsables étrangers», a-t-il estimé.

Critique acerbe du président américain Donald Trump, M. Brennan a exhorté l’Iran à «résister à l’envie» d’exercer des représailles et d’attendre «le retour de dirigeants américains responsables sur la scène internationale», référence à peine voilée à la future prise de fonction de Joe Biden. Ce dernier a nommé l’ancienne adjointe de M. Brennan, Avril Haines, comme directrice des services de renseignement.

Plusieurs scientifiques tués depuis 2010

Avant Mohsen Fakhrizadeh, plusieurs scientifiques iraniens travaillant dans le secteur nucléaire ont été tués ces dix dernières années lors d’attaques ciblées attribuées par Téhéran à «Israël» ou aux Etats-Unis.

En janvier 2010, le physicien Massoud Ali Mohammadi est assassiné dans la capitale. En novembre de la même année, deux autres physiciens sont visés par deux attentats à la bombe. L’un d’eux, Majid Shahriari, est tué.

En pleine crise sur la question nucléaire iranienne, cinq scientifiques iraniens avaient été victimes d’attentats à Téhéran entre 2010 et 2012. Le 12 novembre 2011, l’explosion d’un dépôt de munitions dans la banlieue de Téhéran avait fait au moins trente-six morts, dont le général Hassan Moghadam, responsable des programmes d’armement des pasdaran, le corps des gardiens de la révolution, élite des forces armées iraniennes.

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