Méditerranée: une ONG recueille 263 migrants et déplore six morts
Par AlAhed avec AFP
Plusieurs migrants ont péri noyés ce mercredi 11 novembre dans le naufrage de leur embarcation d’une centaine de personnes en Méditerranée, malgré l’intervention du navire humanitaire de l’ONG Open Arms.
L’ONG espagnole avait tiré la sonnette d’alarme plus tôt dans la journée: «Nos secouristes sont dans l’eau cherchant à sauver environ 100 personnes». «L’embarcation s’est brisée, voici ce qui se produit quand on abandonne des personnes en mer pendant des jours», avait ajouté Open Arms sur Twitter.
Les secouristes ont dû se jeter à l’eau pour récupérer hommes, femmes et enfants tombés à la mer lorsque leur bateau pneumatique surchargé s’est disloqué au large de la ville libyenne de Sabratha, non loin de l’île italienne de Lampedusa. Les corps de cinq migrants noyés avaient été remontés à bord. En soirée, l’organisation espagnole a en outre annoncé la mort d’un bébé de six mois, originaire de Guinée, qui a succombé en attendant les secours.
Le navire comptait, avant l’arrivée des gardes-côtes italiens, un total de 263 migrants à son bord, après une troisième opération de secours en soirée impliquant 65 migrants. C’est le seul navire humanitaire en opération actuellement en Méditerranée, ceux des autres ONG étant retenus pour diverses raisons dans les ports italiens.
«Les conditions maritimes sont bonnes maintenant et c’est la raison pour laquelle il y a autant d’embarcations en mer», a précisé Veronica Alfonsi, porte parole d’Open Arms Italie.
L’année 2020 est marquée par une recrudescence d’embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l’exil vers l’Europe, venus pour l’essentiel de Libye et de la Tunisie voisine. Plus de 20 000 migrants ont péri en sept ans, depuis le 3 octobre 2013, selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies
Un «Pacte européen sur la migration et l’asile»
La Commission européenne a présenté en septembre un «Pacte européen sur la migration et l’asile» qui prévoit notamment qu’un mécanisme de solidarité soit déclenché en cas de sauvetage en mer, c’est-à-dire qu’elle réclame que des pays se portent volontaires pour soulager l’Italie et Malte. Dans ce vaste catalogue de mesures qui doit encore être soumis au vote des 27 Etats membres de l’UE, Bruxelles recommande aussi que les ONG qui viennent au secours des migrants en détresse soient mises à l’abri des poursuites.
La semaine dernière, un juge sicilien a prononcé un non-lieu au profit d’Anabel Montes et Marc Reig, respectivement cheffe de mission et commandant de l’Open Arms lors d’opérations de sauvetage menées en 2018, qui étaient poursuivis pour aide à l’immigration clandestine.