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Normalisation: Les Soudanais reprochent à leurs dirigeants d’avoir franchi une ligne rouge

Normalisation: Les Soudanais reprochent à leurs dirigeants d’avoir franchi une ligne rouge
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Par AlAhed avec AFP

Depuis l'annonce d'une normalisation des relations entre Khartoum et «Israël», une majorité de Soudanais reproche à leurs dirigeants d'avoir franchi une ligne rouge en trahissant «la cause panarabe» cristallisée autour des Palestiniens depuis de l’occupation de la Palestine en 1948.

Un sondage réalisé en octobre par le Centre arabe pour la recherche et la politique révélait que seuls 13% des Soudanais interrogés approuvaient l'établissement de relations avec «Israël» et que 79% s'y opposaient. L'annonce de la normalisation est «contraire au droit national et à l'engagement panarabe», juge Sadek al-Mahdi, dirigeant du parti Oumma.

Des dizaines de Soudanais ont manifesté, vendredi soir dans la capitale, Khartoum, pour protester contre l'accord de normalisation des relations entre leur pays et «Israël».

Des activistes ont diffusé des clips vidéo de manifestants en train de chanter : «Écoutez bien, Burhan (président du Conseil de souveraineté de transition, Abdel Fattah Al-Burhan), écoutez bien... Pas de normalisation avec l'entité (sioniste)».

Ils ont également scandé : «Ni négociation, ni paix ... ni réconciliation avec l'entité», et, "Nous ne nous rendons pas, nous ne renonçons pas ... nous sommes avec la Palestine.»

Effectuée vendredi par le président américain Donald Trump, cette annonce survient dans le sillage d'une autre: celle du retrait prochain du Soudan de la liste «noire» américaine des Etats soutenant le «terrorisme», sur laquelle Khartoum figure depuis 1993.

Le Soudan réclamait de longue date sa sortie de cette liste, synonyme de sanctions et d'entraves aux investissements pour son économie, plombée par le manque de devises et un taux d'inflation annuelle ayant dépassé les 200%. Sa demande s'est accentuée après la chute d'Omar el-Béchir en avril 2019, sous la pression de la rue, et avec l'émergence d'un pouvoir de transition.

Combinée à la sortie de la liste américaine, la normalisation avec «Israël» est désormais perçue par une partie de l'opinion comme un moyen de briser l'isolement du Soudan. L'accord va permettre «de réintégrer la communauté internationale» et faciliter le dialogue avec «la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI)», affirme l'analyste et rédacteur en chef du quotidien al-Tayar, Othman Mirghani. Plusieurs hommes d'affaires soudanais espèrent aussi des retombées salutaires pour les entreprises et le commerce.

Le Soudan devient ainsi le cinquième pays arabe à conclure un accord de normalisation avec «Israël», après l'Égypte (1979), la Jordanie (1994), et les Émirats arabes unis et le Bahreïn (2020).

 

 

 

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