Arabie saoudite: 45 députés américains appellent leur pays à boycotter le G20
Par AlAhed avec AFP
Quarante-cinq députés américains ont exhorté dans une lettre publiée mercredi le gouvernement américain à boycotter le sommet du G20 le mois prochain à Riyad, à moins que les autorités saoudiennes ne répondent aux principales préoccupations en matière de droits humains.
La lettre des membres du Congrès américain au secrétaire d'Etat Mike Pompeo intervient après celle de 65 députés européens qui ont appelé l'Union européenne à revoir sa participation au sommet virtuel organisé par l'Arabie saoudite les 21 et 22 novembre, accusant le royaume de violer les droits humains.
Ni Riyad, ni l'administration américaine, n'ont réagi dans l'immédiat
«En tant que chef de file mondial de la démocratie et promoteur des droits humains, notre gouvernement devrait exiger des changements spectaculaires au bilan lamentable de l'Arabie saoudite en matière de violations» de ces droits, peut-on lire dans la lettre.
«Si le gouvernement saoudien ne prend pas immédiatement des mesures pour remédier à ce bilan, nous devrions nous retirer du sommet du G20 et nous engager à faire des réformes des droits humains une condition à toutes les transactions futures avec le gouvernement saoudien», ajoute le texte.
Ni Riyad, ni l'administration américaine, n'ont réagi dans l'immédiat à l'appel de ces députés américains. L'administration du président américain Donald Trump est une alliée clé du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui dirige de facto l'Arabie saoudite.
Riyad a entamé mercredi une conférence virtuelle de deux jours, en amont du sommet, pour promouvoir les droits des femmes et l'égalité des sexes. Une initiative critiquée par les associations de défense des droits humains qui pointent la détention en Arabie de plusieurs militantes saoudiennes, dont Loujain al-Hathloul.
«Alors que les femmes courageuses sont soumises à la torture pour des activités pacifiques, le gouvernement saoudien cherche à s'affirmer sur la scène internationale comme un pouvoir réformateur», a déploré l'organisation Human Rights Watch. L'Arabie saoudite, premier pays arabe à accueillir le G20, a accentué la répression des voix dissidentes depuis l'accession en 2017 de Mohammed ben Salmane au statut de prince héritier.