Syrie: les forces turques évacuent une position encerclée par l’armée gouvernementale
Par AlAhed avec AFP
Les forces turques ont commencé mardi à se retirer d'un important poste d'observation dans le nord-ouest de la Syrie, encerclé depuis plus d'un an par l’armée gouvernementale syrienne à la faveur d'une offensive, ont rapporté une ONG et un correspondant de l'AFP.
Parrain traditionnel de certains groupes armés dans la province d'Idlib, ultime grand bastion terroriste de Syrie, la Turquie avait déployé des troupes dans le nord-ouest syrien notamment sur 12 postes d'observation instaurés depuis septembre 2018.
Plusieurs de ces positions turques s'étaient retrouvées de facto encerclées par les forces gouvernementales syriennes quand celles-ci ont conquis de vastes pans de la province d'Idlib et de la région voisine de Hama, à la faveur d'offensives meurtrières et dévastatrices successives.
Le poste d'observation de Morek, situé dans le nord de Hama, est ainsi encerclé depuis août 2019.
«Après minuit, les forces turques ont commencé à évacuer Morek, et ce matin un convoi important a quitté» le secteur, a indiqué à l'AFP un «commandant» des factions armées pro-turques.
Selon ce «commandant», ces forces vont rallier d'autres positions turques dans le sud de la province d'Idlib, où un correspondant de l'AFP a observé un renforcement des mesures de sécurité de la part des groupes armés et de l'armée turque.
L'«Observatoire syrien des droits de l'Homme» (OSDH) a confirmé le début du retrait de Morek dans la nuit, précisant que deux autres postes turcs également encerclés pourraient être évacués.
Ankara n'a pas officiellement commenté ce retrait.
Par le passé, les plus hauts responsables turcs avaient martelé leur «détermination» à «maintenir les postes d'observation, même encerclés».
Des combats sporadiques continuent de secouer la province d'Idlib et les territoires adjacents, en dépit d'un cessez-le-feu adopté en mars 2020, après une énième offensive de l’armée gouvernementale syrienne relancée en décembre 2019 contre les terroristes.
Il se peut que l'évacuation de l'armée turque des postes militaires encerclés soit motivée par la crainte d'Ankara d'une possible offensive de l'armée syrienne épaulée par l'armée de l'air russe, Moscou étant de plus en plus sur une voie de confrontation avec Ankara.