Aoun: Les Libanais attendent avec grand intérêt les résultats de l’audit des comptes de la BDL
Par OLJ
Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé mercredi, alors qu'il recevait une délégation du cabinet Alvarez & Marsal, chargé d'entreprendre l'audit juricomptable (forensic auditing) des comptes de la Banque du Liban (BDL), que ses résultats sont «attendus avec intérêt» par les Libanais et constituent «une des réformes essentielles» pour sortir le pays de la crise qu'il traverse depuis plus d'un an.
Lors d'une réunion au palais de Baabda, le chef de l'Etat a insisté auprès de la délégation du cabinet financier sur l'importance de parvenir à des résultats «décisifs, précis et clairs, sur la base de documents et de preuves», selon des propos rapportés par le compte Twitter de la présidence. Le président a encore souligné que le peuple libanais «attend avec intérêt les résultats de l'audit juricomptable, parce qu'il s'agit d'une des réformes essentielles pour sortir de la situation économique et financière compliquée» que subit actuellement le Liban.
Mardi, le ministre sortant des Finances Ghazi Wazni avait annoncé que le cabinet Alvarez & Marsal, avait entamé l’audit juricomptable des comptes de la BDL, qui vise à retracer l’historique des transactions de manière à pouvoir collecter suffisamment d’éléments pour comprendre d’où proviennent exactement les pertes de la BDL et à qui elles ont bénéficié. Tandis que le Liban subit depuis un an une crise économique et de liquidités, plusieurs personnalités sont soupçonnées d’avoir transféré de gros montants à l’étranger. Deux autres cabinets ont été également mandatés : KPMG (pour l’aspect comptable) et Oliver Wyman (spécialiste des banques centrales). Alvarez & Marsal est, quant à lui, plutôt spécialiste des restructurations.
Ce cabinet devrait rendre son rapport préliminaire «dans les 10 prochaines semaines», selon le ministre Wazni, qui a assuré que le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, allait coopérer «conformément aux lois en vigueur», tout en rappelant que le secret bancaire pourrait créer des «obstacles» dans la réalisation de l’audit. Il pourrait notamment ne pas lui permettre d’obtenir toutes les informations nécessaires pour mener à bien sa mission.