Coronavirus: deux millions de cas dans le monde en une semaine, les restrictions se durcissent
Par AlAhed avec AFP
Avec un record hebdomadaire de contaminations dans le monde et plus de 200.000 morts aux États-Unis, la pandémie de Covid-19 ne faiblit pas, notamment en Europe où l’Angleterre a adopté mardi de nouvelles restrictions qui pourraient rester en place six mois.
Le premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé mardi une batterie de nouvelles restrictions concernant l'Angleterre: fermeture à 22h des pubs, bars et restaurants, télétravail encouragé, mariages limités à 15 participants, report du retour du public aux manifestations sportives. Le port du masque obligatoire est étendu aux employés de commerces, de bars et restaurants, et les sanctions durcies.
Ces mesures seront en place pendant «peut-être six mois», a avancé Boris Johnson. Il en a appelé à «l'esprit d'équipe» et à la «discipline» des Britanniques pour respecter les nouvelles mesures sous peine de «devoir aller plus loin» dans les restrictions.
Nouvelles restrictions en France
Comme son pays voisin, la France a durci les conditions sanitaires pour tenter de freiner le rebond qui voit une multiplication des cas positifs et d'admissions à l'hôpital.
Selon les dernières données publiées par Santé publique France, mardi 22 septembre, 10 008 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en France en 24 heures, ce qui reste inférieur au record atteint samedi, avec 13 498 cas positifs recensés. La part de malades parmi les personnes testées (taux de positivité) continue de grimper, à 6,1 % pour la journée de mardi, contre 5,9 % la veille. Dans les hôpitaux, 783 malades du virus ont été nouvellement admis dans la journée, dont 130 en réanimation.
Alors que le conseil scientifique appelle à des contraintes plus strictes dans les 20 grandes métropoles, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Lille et Marseille ont toutes annoncé ces derniers jours de nouvelles restrictions pour tenter d'enrayer le rebond du virus.
Quarantaine réduite en Espagne
Ces limitations portent sur la taille des rassemblements autorisés, les visites dans les Ehpad, les fermetures ou réductions d'horaires des bars. Avec ces mesures localisées, mais qui concernent désormais la plupart des grandes métropoles.
En revanche, le ministère espagnol de la Santé a réduit mardi la quarantaine à 10 jours au lieu de 14 pour les personnes en contact avec un cas confirmé de coronavirus.
L'UE veut mieux s'organiser
L'Union européenne tente par ailleurs de mettre un terme à l'improvisation dans les mesures nationales face à la propagation de la pandémie de Covid-19 et d'harmoniser les critères sanitaires pour éviter de bloquer la libre circulation des personnes.
«Nous devons trouver des solutions communes. Nous souhaitons une meilleure coordination des mesures sanitaires à l'échelle européenne et des recommandations vont être soumises aux Etats membres dès que possible», a déclaré mardi le ministre d'Etat allemand des Affaires européennes Michael Roth à l'issue d'une réunion avec ses homologues à Bruxelles.
Reprise du petit pèlerinage de La Mecque
En Arabie saoudite, le petit pèlerinage musulman, l’Omra, va progressivement reprendre à partir du 4 octobre, après avoir été suspendu depuis mars en raison du Covid-19, a annoncé mardi le ministre saoudien de l'Intérieur.
Deux millions de cas en une semaine
Un record de deux millions de cas de coronavirus (+6%) a été enregistré du 14 au 20 septembre, tandis que le nombre de décès a baissé de 10% à 37.700, a annoncé l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus de 31,3 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.
À l’exception de l'Afrique, tous les continents ont signalé une augmentation des cas sur cette période, l'Europe ayant en outre connu la plus forte augmentation des décès (+27% en une semaine).
Plus de 965.000 morts dans le monde
La pandémie a fait au moins 965.760 morts dans le monde depuis l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 11h GMT.
Après les États-Unis viennent le Brésil avec 137.272 morts, l'Inde (88.935), le Mexique (73.697) et le Royaume-Uni (41.788).
200.000 morts aux États-Unis
Les Etats-Unis ont enregistré mardi leur 200.000ème décès attribué au Covid-19, selon l'université Johns-Hopkins, le coronavirus continuant à tuer des centaines d'Américains chaque jour.
Le bilan de référence de l'université basée à Baltimore a affiché 200.005 décès mardi, sur 6,9 millions de cas recensés dans le pays.
Peur sur Halloween
Alors que les traditionnelles festivités d'Halloween approchent à grands pas dans le pays, les autorités sanitaires ont appelé les Américains à porter d'autres types de masques et à rester sagement chez eux pour conjurer le spectre du coronavirus.
Le soir du 31 octobre, des millions d'enfants américains ont pour coutume de revêtir des tenues plus ou moins effrayantes et de faire du porte-à-porte pour réclamer aux riverains des confiseries, en lançant la phrase magique: «Trick or treat» («Un bonbon ou un sort»).
La pandémie de Covid-19 bouleversera, quoi qu'il arrive, Halloween cette année. «De nombreuses activités traditionnelles d'Halloween peuvent présenter un grand risque de propagation des virus», soulignent les centres de prévention et lutte contre les maladies (CDC) dans un communiqué.
Le comté de Los Angeles, un des principaux foyers de la pandémie sur la côte ouest, avait initialement annoncé l'interdiction de toutes les activités collectives liées à Halloween, y compris le fameux «trick or treat». Mais devant le tollé suscité par cette décision, les autorités se sont rapidement ravisées, se contentant de dire qu'elles n'étaient «pas recommandées».
Annuler la dette?
Sur le niveau économique, le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a réclamé mardi devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU une «annulation totale» de la dette pour les pays en développement afin de les aider à surmonter la pandémie.
Par ailleurs, l'économie argentine a plongé de 19,1% au deuxième trimestre par rapport à la même période l'an passé, en raison des restrictions sanitaires liées à la pandémie de coronavirus, a annoncé mardi l'Institut national des statistiques (Indec).
Prix négocié avec l'UE: des laboratoires s'expliquent
Prix des futurs vaccins anti-Covid, rejet de toute responsabilité en cas d'effets secondaires, accusations d'opacité: des laboratoires pharmaceutiques ont défendu mardi les conditions des accords, aux montants colossaux, d'achats anticipés de vaccins conclus par l'UE.
Dans le même temps, la présidente de la Commission européenne a appelé mercredi à une «UE de la santé» et alerté sur les dangers du «nationalisme vaccinal», alors que les Européens ont fait face en ordre dispersé à la pandémie de Covid-19 et que la recherche d'un vaccin aiguise une féroce concurrence mondiale.
Dépistages avant les vols
En attendant le vaccin, chaque passager aérien devrait avant son départ être systématiquement soumis à un dépistage rapide du coronavirus par un test antigénique, capable de donner des résultats en quelques minutes, demande l'Association internationale du transport aérien (Iata), qui représente 290 compagnies aériennes.
L'Iata y voit une «alternative» aux mesures de quarantaine mises en place dans de très nombreux pays, alors que le transport aérien international a chuté de 92% par rapport à 2019.