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Coronavirus: six mois de pandémie dans le monde, nouvelles mesures attendues en France

Coronavirus: six mois de pandémie dans le monde, nouvelles mesures attendues en France
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Par AlAhed avec AFP

Cela fait six mois jour pour jour que le Covid-19 a été déclaré «pandémie», sans aucun dénouement rapide à espérer, et la France envisage ce vendredi de potentielles «décisions difficiles» pour tenter d'enrayer son rebond sur son territoire.

Le coronavirus sème la mort et le chaos avec plus de 905.000 décès recensés mondialement par l'AFP depuis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a qualifié il y a six mois de pandémie, c'est-à-dire d'épidémie étendue à toute la population d'un continent, voire au monde entier.

Plus de 905.200 morts

Selon le dernier bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi à 17H00 GMT, la pandémie a fait au moins 905.269 morts dans le monde depuis fin décembre.

Près de 28 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 191.727 décès, suivis par le Brésil avec 129.522 morts, l'Inde (75.062), le Mexique (69.095) et le Royaume-Uni (41.608).

«Décisions difficiles» attendues en France

La maladie a depuis février contraint les populations et les gouvernements à d'énormes efforts d'adaptation. En France, cette date symbolique des six mois va coïncider avec la présentation de nouvelles mesures face à une situation dépeinte comme «inquiétante».

Le gouvernement «va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles», «dans les huit à dix jours maximum», a estimé cette semaine Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui guide les pouvoirs publics.

Le président Emmanuel Macron lui a répliqué jeudi qu'il n'est pas question de «céder à quelque panique que ce soit».

Près de 10.000 cas (9.843) de Covid ont été enregistrés en 24 heures en France, selon les données rendues publiques jeudi soir. Un niveau record depuis le début de l'épidémie et le lancement des tests à grande échelle dans le pays.

Nouvelles mesures partout

Le gouvernement britannique a pour sa part imposé une quatorzaine aux voyageurs provenant du Portugal, de Hongrie et des territoires français d'Outre-mer.

Le Portugal a par ailleurs durci ses propres règles sanitaires avant la rentrée scolaire de lundi: interdiction des réunions de plus de 20 personnes, de consommer de l'alcool dans les espaces publics et d'en acheter après 20h.

Au Québec, des amendes seront infligées aux citoyens récalcitrants qui refuseront de porter le masque, obligatoire dans tous les lieux publics fermés, a annoncé jeudi le Premier ministre de cette province, la plus touchée par l'épidémie au Canada.

Jakarta va imposer dès lundi un nouveau confinement partiel, a annoncé le gouverneur, qui craint un «effondrement» des infrastructures sanitaires. Les bureaux et commerces des secteurs non essentiels seront fermés, ainsi que les lieux de loisirs et les lieux de culte les plus grands. Seule la vente à emporter sera permise dans les restaurants et cafés et les transports publics assureront un service minimum.

L'ONU veut 15 milliards de dollars

En dépit des efforts énormes investis dans la recherche d'un vaccin sûr, «la fin (de la pandémie) ne viendra pas rapidement», a pronostiqué jeudi le directeur des urgences sanitaires de l'OMS, Michael Ryan.

Le directeur de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de son côté fustigé un «manque de solidarité». «Il nous faut un leadership mondial, en particulier des grandes puissances. C'est comme cela que nous pouvons vaincre ce virus», a-t-il insisté.

Pour l'ONU et son secrétaire général Antonio Guterres, le monde ne peut de fait espérer «prospérer à nouveau» sans un «bond immense» dans le financement --chiffré à 15 milliards de dollars dans les trois mois.

Dans son dernier point daté de mercredi, l'OMS recense pourtant 35 «candidats vaccins» évalués dans des essais cliniques sur l'homme à travers le monde.

Neuf en sont déjà à la dernière étape, ou s'apprêtent à y entrer. Il s'agit de la «phase 3», lors de laquelle l'efficacité est mesurée à grande échelle sur des milliers de volontaires. L'OMS ne s'attend cependant pas à une vaccination généralisée avant mi-2021.

Conspirations

Dans de nombreux pays, y compris ceux où la pandémie fait rage, les autorités font par ailleurs face à une incrédulité croissante d'une partie du public, adepte de théories conspirationnistes, voire persuadée que le coronavirus est une pure invention destinée à soumettre les populations.

C'est le cas au Kosovo, petit territoire pauvre, où un récent sondage a montré qu'un tiers des habitants ne croient pas à l'existence du virus. «Pour vous dire la vérité, je n'y croyais pas. Mais après l'enfer que j'ai vécu, je suis convaincue et je veux le dire au pays tout entier», a déclaré à la télévision une patiente âgée sous oxygène depuis des semaines.

Une étude parue vendredi dans la revue médicale The Lancet montre que la confiance dans la vaccination reste basse en Europe, mais a quand même tendance à légèrement augmenter «dans plusieurs pays, dont la Finlande, la France, l'Italie, l'Irlande ou le Royaume-Uni».

La défiance augmente en revanche en Pologne, Afghanistan, Azerbaïdjan, Indonésie, Serbie, au Nigeria et au Pakistan. Les chercheurs y voient «une tendance inquiétante» qui prend racine dans «l'instabilité politique» et «l'extrémisme religieux».

Trump sur la défensive

Aux Etats-Unis, la question du virus apparaît plus explosive que jamais à l'approche de l'élection présidentielle du 3 novembre.

Le président Donald Trump a vigoureusement nié avoir menti aux Américains suite aux révélations fracassantes du livre du journaliste Bob Woodward, selon lequel le milliardaire était de longue date parfaitement conscient de la dangerosité de la maladie mais a préféré la «minimiser» face au public.

«Il n'y a pas de mensonge (...) Je ne veux pas sauter dans tous les sens et commencer à crier: mort ! mort !», a-t-il lancé.

Et alors que la polarisation apparaît à son comble, républicains et démocrates continuent de s'écharper au sujet d'un nouveau plan d'aide aux Américains, dont beaucoup pointent toujours au chômage.

Les élus des deux bords s'accusent mutuellement de ne pas venir en aide à la population par calcul électoral avant le scrutin de novembre, pour qu'aucun camp ne puisse s'attribuer la réussite des négociations. Et la possibilité qu'il n'y ait aucune nouvelle aide d'ici là n'est désormais plus à exclure.

«Covidpreneurs»

En Afrique du Sud, l'épidémie a donné lieu à une embarrassante série de scandales de corruption. Les enquêteurs ont déjà dans les mains 600 dossiers d'entreprises soupçonnées de corruption, sur plus de cinq milliards de rands (250 millions d'euros) de contrats destinés à fournir matériel, aide sociale et distributions alimentaires.

Les entrepreneurs pilleurs de fonds Covid sont si nombreux qu'ils ont hérité d'un néologisme: les «Covidpreneurs».

Le Covid-19 pourrait s'attaquer au cerveau

Les recherches se poursuivent par ailleurs pour comprendre mieux le comportement de ce nouveau coronavirus. Les maux de tête, la confusion et les délires expérimentés par certains malades pourraient être le résultat d'une invasion du cerveau par le coronavirus, selon une étude de l'université de Yale. Les recherches, encore préliminaires, montrent que le virus est capable de se dupliquer et de priver d'oxygène les cellules du cerveau.

Selon une autre étude britannique parue vendredi, les médecins de soins intensifs, qui soignent pourtant les malades les plus graves, sont moins susceptibles d'avoir été infectés par le coronavirus que leurs collègues d'autres services, voire que les agents d'entretien des hôpitaux.

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