Charlie Hebdo: la réédition des caricatures est un «acte criminel», estime l’université Al-Azhar
Par AlAhed avec AFP
La réédition en une du journal français Charlie Hebdo des caricatures du prophète Mohammad à l'occasion du procès des attentats de janvier 2015 en France, est un «acte criminel», a estimé mercredi l'institution islamique sunnite Al-Azhar.
«L'insistance sur l'acte criminel de republier ces caricatures offensantes renforce le discours de haine et attise l'émotion des croyants», a estimé sur Facebook l'Observatoire pour le combat contre l'extrémisme d'Al-Azhar.
Les représentations du prophète sont considérées comme un blasphème dans l'islam.
Le procès des attentats contre Charlie Hebdo, des policiers et une supérette juive en janvier 2015, s'est ouvert mercredi à Paris. Les attentats ont fait 17 morts en trois jours.
Pour marquer l'ouverture de ce procès, Charlie Hebdo a remis en une les caricatures du prophète Mohammad, qui avaient fait de l'hebdomadaire satirique une cible des extrémistes.
Selon l'institution sunnite basée au Caire, la décision de rééditer ces caricatures est «une provocation injustifiée» envers «près de deux milliards de musulmans dans le monde».
Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont assassiné onze personnes dans une attaque à l'arme de guerre contre la rédaction de Charlie Hebdo à Paris, avant de prendre la fuite en tuant un policier.
Le lendemain, Amédy Coulibaly (qui avait côtoyé Chérif Kouachi en prison) a tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris, puis le 9 janvier, il a exécuté quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, dans l'Est parisien.
Ce périple meurtrier a pris fin avec la mort des trois agresseurs lors d'un double assaut policier, mené quasi simultanément dans le magasin et dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où les tueurs de Charlie Hebdo s'étaient retranchés.
Al-Azhar a également condamné les attentats dans son communiqué mercredi en précisant que «l'islam exècre tout acte de violence».