Le Yémen privé de carburants, le ministre du pétrole à AlAhed: une catastrophe menace la vie des patients
Par AlAhed
Quelques jours et les hôpitaux du Yémen seront confrontés à une véritable catastrophe humanitaire qui menace la vie des enfants et des patients qui reçoivent le traitement dans les départements des soins intensifs.
De surcroit, cette catastrophe frappera plusieurs autres secteurs de services, relatifs aux médicaments, aux aliments et aux infrastructures.
C'est ce qui attend le peuple yéménite à la suite de l'épuisement des stocks de carburants dans les installations pétrolières de la ville Al-Houdeida, en raison du blocus imposé par les forces de l'offensive qui ont saisi 21 pétroliers.
Ainsi, la catastrophe prévue n'épargnera aucun secteur au Yémen, allant du secteur sanitaire, passant par le secteur alimentaire arrivant au secteur industriel.
Le ministre yéménite du Pétrole, Ahmad Dares, interviewé par Al-Ahed, a affirmé que les hôpitaux et les centres sanitaires ont informé les autorités de l'épuisement, dans quelques jours, de leurs stocks de carburants, ce qui les contraindra à travailler sans courant électrique, exposant ainsi la vie des patients au danger.
Le ministre a précisé que la crise de l'électricité et des carburants menace les hôpitaux et les départements des enfants de cesser totalement leur action, rappelant que les lits des enfants nécessitent la permanence 24h/24h du courant électrique.
Le haut responsable a rappelé que cette crise touche également le secteur pharmaceutique en raison de son besoin constant de méthodes de refroidissement dépendant du courant électrique.
Dares a ajouté à Al-Ahed que les infrastructures et les secteurs des services soufreront de grands dégâts, notamment les services des eaux, du transport des aliments, de l'agriculture et de l'industrie.
«Nous craignons être exposés à une conjoncture périlleuse qui provoquera l'effondrement de la situation sanitaire et sociale à l'ombre de la propagation du nouveau coronavirus», a-t-il expliqué.
En réponse à une question sur l'attitude des Nations unies à l'égard du blocus, le ministre yéménite a affirmé que l'ONU est partenaire dans le crime commis contre les Yéménites, notant avoir demandé à l'organisation onusienne d'assumer ses devoirs et de prendre une position contre l'injustice imposée au peuple yéménite.
«Cependant, l'ONU a renoncé à nos appels et préféré se tenir aux côtés des forces de l'offensive. L'ONU a même été complice de ce blocus, par son manquement intentionnel à ses obligations depuis le début de l'offensive contre notre pays», a-t-il clamé.
Dares a précisé que la partie yéménite a demandé aux forces de l'agression, par l'intermédiaire de l'ONU, des organisations internationales, de la société civile et de mettre fin au siège imposé aux installations d'Al- Hodeida, notant que tous ces efforts n'ont point abouti à une solution. «Par conséquent, nous avons préféré que les autorités militaires assument cette responsabilité pour prendre leurs mesures strictes», a-t-il expliqué.
Il a rappelé qu'environ 20 pétroliers sont toujours détenus depuis plus de 100 jours dans les eaux yéménites, assumant de lourdes des amendes pour ce retard.
«Nous avons négocié pour régler cette affaire, mais sans aucun résultat jusqu'au moment. Les forces de l'agression insistent à tuer le peuple yéménite par tous les moyens», a conclu le ministre yéménite du Pétrole.