Iran: les Européens contre le rétablissement des sanctions demandé par Washington
Par AlAhed avec AFP
Paris, Londres et Berlin ne soutiennent pas l'initiative prise à l'ONU par les Etats-Unis pour réclamer le rétablissement des sanctions internationales contre l'Iran, selon un communiqué publié jeudi par les trois pays européens.
Les Etats-Unis ont déclenché ce mécanisme, dit «snapback», au titre d'un des «participants» à l'accord de 2015 sur le nucléaire (dit JCPoA).
Or «la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni notent que les Etats-Unis ont cessé d'être un participant au JCPoA à la suite de leur retrait de l'accord» en 2018, soulignent leurs chancelleries, qui ne peuvent «pas soutenir cette initiative, incompatible avec nos efforts actuels de soutien au JCPoA».
«Nous demeurons engagés en faveur du JCPoA en dépit des défis majeurs engendrés par le retrait des Etats-Unis» et nous sommes convaincus que «nous devons traiter la question du non-respect systématique par les Iraniens de leurs engagements en vertu du JCPoA dans le cadre d'un dialogue entre les participants à l'accord», déclarent les trois pays européens.
«Nous appelons instamment l'Iran à revenir sur toutes ses actions incompatibles avec ses engagements nucléaires et à revenir sans délai à leur plein respect», soulignent-ils.
Plus tôt jeudi, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait «notifié au Conseil de sécurité» un «non-respect notable par l'Iran de ses engagements» prévus par le texte de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, selon une lettre dont l'AFP a obtenu une copie.
Vendredi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait rejeté une résolution proposée par Washington visant à prolonger l'embargo sur les ventes d'armes à l'Iran qui expire en octobre. Seulement deux pays (les Etats-Unis et la République dominicaine, ndlr) sur les 15 membres du Conseil de sécurité avaient approuvé le projet de prolongation de l'embargo. Téhéran se réjouissait que «depuis 75 ans d'histoire des Nations Unies, l'Amérique n'a jamais été si isolée».
Le président américain Donald Trump, qui juge cet accord «désastreux» et promet d'en obtenir un «meilleur» en exerçant une «pression maximale» sur Téhéran, a déjà rétabli et même durci toutes les sanctions américaines.
En riposte, les autorités iraniennes ont commencé à revenir sur leurs engagements nucléaires, notamment en termes d'enrichissement d'uranium.