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Au Yémen, un raid aérien tous les dix jours contre des hôpitaux, des cliniques, des puits et des réservoirs d’eau

Au Yémen, un raid aérien tous les dix jours contre des hôpitaux, des cliniques, des puits et des réservoirs d’eau
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Par Oxfam

Depuis le début de la guerre au Yémen, des infrastructures de santé et d’eau ont été touchées près de 200 fois, alors que le pays lutte en ce moment contre l’épidémie de COVID 19. C’est une frappe aérienne tous les dix jours le long du conflit affectant des hôpitaux, des cliniques, des réservoirs d’eau ou encore des puits, selon une analyse d’Oxfam des informations sur les frappes aériennes recueillies par le Yémen Data Project.

Le Yémen a signalé son premier cas de coronavirus en avril. A ce jour seulement 1 869 cas et 530 décès dus au COVID ont été confirmés, mais le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé en raison du manque d’installations et possibilités de tester.

Les installations médicales au Yémen ont été décimées après plus de cinq années de guerre : seulement la moitié est aujourd’hui entièrement fonctionnelle. Les Nations unies estiment que 20,5 millions de personnes – les deux tiers de la population – ont besoin d’une aide d’urgence pour avoir accès à l’eau potable. Oxfam a averti le mois dernier que des milliers de personnes pourraient mourir de cas non détectés de choléra parce que le COVID-19 a submergé les établissements de santé restants du pays.

Muhsin Siddiquey, directeur d’Oxfam au Yémen, a déclaré: «Les infrastructures vitales telles que les hôpitaux, les cliniques, les réservoirs d’eau et les puits ont toujours été dans la ligne de mire de ce conflit. Leurs dégâts et leur destruction rendent le Yémen encore plus vulnérable aux maladies comme le COVID et le choléra. Les vies ne sont pas seulement perdues lorsque les bombes tombent, mais aussi pendant les semaines, les mois ou les années nécessaires à la reconstruction des hôpitaux et des puits.»

Mais face à cette réalité, et après plus de 5 années de guerre, les principaux pays exportateurs d’armes à l’Arabie Saoudite et les membres de la coalition, continuent leurs ventes vers le Yémen. Pour Jon Cerezo, responsable de campagne humanitaire chez Oxfam France «Face à cette situation, il est encore plus incompréhensible que la France ne révise sa position sur la vente d’armes à l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis. Il est prouvé que des armes ont été utilisées pour commettre des violations de droit international humanitaire. La communauté internationale ne peut pas continuer de fermer les yeux, les souffrances des femmes, enfants et hommes au Yémen sont aussi alimentées par les armes.»

Le Civilian Impact Monitoring Project (CIMP), qui recueille des rapports sur tous les incidents de violence armée ayant eu un impact civil direct, a enregistré 115 cas où des installations médicales ou d’eau ont été touchées au cours des deux années et demie dernières. Cela inclut les frappes aériennes, les bombardements et les tirs d’armes légères : 102 civils sont morts et 185 ont été blessés lors de ces incidents.

Plus récemment, le CIMP a recueilli des informations sur de frappes aériennes sur trois centres de quarantaine – un dans le district de Saleef du gouvernorat d’Hodeïda à la fin du mois de mars et deux dans le district d’Al Maljim du gouvernorat de Bayda début d’avril.

Les dégâts causés aux infrastructures civiles ont été très importants, sa reconstruction coûtera probablement des dizaines de milliards de dollars. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a cité une évaluation des dommages et des besoins de 2016 qui estimait que le coût des dégâts causés aux infrastructures physiques au Yémen pourrait être entre 4 et 5 milliards de dollars, dont 79 à 97 millions de dollars pour eau, hygiène et assainissement.

Depuis la confirmation des premiers cas de Covid-19 au Yémen en avril, Oxfam a décidé de recentrer sa réponse dans le pays pour répondre à la pandémie. Nous travaillons à la réhabilitation de l’approvisionnement en eau de l’un des principaux hôpitaux d’Aden, à la distribution de kits d’hygiène pour les ménages les plus vulnérables et à l’acheminement d’eau potable vers les camps de personnes déplacées qui ont dû fuir leur domicile. Dans tout le Yémen, nous mettons en place des formations pour les volontaires de santé communautaire pour faire connaître le coronavirus et l’importance des mesures d’hygiène.

 

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