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L’Arabie saoudite toujours muette sur l’accord entre les Émirats et «Israël»

L’Arabie saoudite toujours muette sur l’accord entre les Émirats et «Israël»
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Par AlAhed avec AFP

L'Arabie saoudite garde le silence sur l'annonce de la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis et «Israël». Or, Riyad a montré des signes de rapprochement avec l'Entité israélienne et pourrait renforcer ces liens dans sa quête d'une transformation économique, estiment des analystes.

Les Émirats arabes unis sont devenus jeudi le premier État du Golfe à annoncer une normalisation des relations avec «Israël», un accord négocié sous l'égide des États-Unis, grand allié de ces deux pays, et de l'Arabie saoudite, chef de file des monarchies arabes du Golfe.

Ni les médias ni les responsables saoudiens n'ont réagi encore à cette annonce, mais la question qui revient est de savoir si l'Arabie saoudite, première économie arabe, suivra ou non.

La normalisation entre les Émirats et «Israël» fait partie de l'élargissement des relations indirectes israélo-saoudiennes, observe Aziz Alghashian, professeur à l'Université de l'Essex spécialisé dans les relations du royaume avec «Israël». Les interactions saoudo-israéliennes augmenteront à partir des Émirats arabes unis.

Ligne aérienne via l'espace saoudien

D'après les analystes, le royaume saoudien et «Israël» se livrent depuis des années à une danse tranquille pour bâtir furtivement des relations sur la base d'une animosité partagée contre l'Iran. Ce rapprochement est favorisé par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Lundi, le conseiller à la Maison-Blanche Jared Kushner a dit estimer qu'il serait dans l'intérêt de l'Arabie saoudite de normaliser ses relations avec «Israël».

Ce serait très bon pour les affaires saoudiennes, ce serait très bon pour la défense saoudienne et, pour être honnête, je pense que cela aiderait aussi les Palestiniens, a-t-il dit lors d'une conférence avec des journalistes.

Plus tôt, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait affirmé que son pays préparait le terrain pour ouvrir une ligne aérienne directe avec les Émirats arabes unis via l'espace aérien saoudien.

Or, une normalisation avec l’Entité mettrait le royaume saoudien – qui est un grand défenseur de la cause palestinienne et abrite les premiers lieux saints de l'islam – dans une position délicate.

Intérêt économique

Outre l'animosité partagée envers l'Iran, les tentatives du royaume pétrolier d'attirer des investissements étrangers pour son ambitieux plan de diversification économique Vision 2030 semblent pousser à un rapprochement avec «Israël».

La construction de NEOM, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars sur la côte ouest saoudienne, en est l'une des pièces maîtresses. Elle doit être érigée à une cinquantaine de kilomètres de la station balnéaire israélienne d'Eilat, sur la mer Rouge.

La paix et la coordination avec «Israël» sont nécessaires, surtout si NEOM veut devenir une attraction touristique, estime Mohammad Yaghi, chercheur au centre de réflexion allemand Konrad Adenauer Stiftung.

Le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane a démenti en février des informations sur la perspective d'un entretien entre le prince héritier saoudien et Netanyahou.

Notre politique est constante; nous n'avons pas de relations avec l'«État d'Israël», a-t-il dit sur la chaîne américaine CNN.

Toutefois, dans le même temps, le royaume a montré des signes d'ouverture.

Rapprochement graduel

Ce dernier a favorablement accueilli le plan du président américain Donald Trump pour un règlement du conflit israélo-palestinien, un projet pourtant jugé favorable à Israël et rejeté par les Palestiniens ainsi que de nombreux pays arabes.

Il a aussi discrètement ouvert son espace aérien en 2018 pour la première fois à un avion de ligne à destination d'«Israël».

De plus, les médias gouvernementaux saoudiens prennent souvent le pouls de l'opinion publique en publiant des articles prônant un rapprochement avec «Israël».

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