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Virus: 20 millions de cas dans le monde, appels à la mobilisation face à la crainte d’une 2e vague

Virus: 20 millions de cas dans le monde, appels à la mobilisation face à la crainte d’une 2e vague
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Par AlAhed avec AFP

Les appels à la mobilisation contre le coronavirus se multiplient face à la crainte d'une deuxième vague, notamment en Europe, au moment où le monde franchit le seuil des 20 millions de cas de contamination.

Plus de 20 millions de cas ont été officiellement recensés dans le monde, dont plus de la moitié en Amérique, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles lundi à 22h15h GMT.

De quoi inquiéter les responsables sanitaires dans le monde, qui appellent à de nouvelles mesures pour éradiquer l'épidémie.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a ainsi enjoint lundi aux gouvernements et aux citoyens de tout faire pour «éradiquer» la transmission du virus, qui a déjà fait quelque 750.000 morts depuis son apparition en Chine en décembre.

«Beaucoup d'entre vous sont en deuil; c'est un moment difficile pour le monde. Mais je veux être clair, il y a des bourgeons d'espoir et (...) il n'est jamais trop tard pour inverser l'épidémie". Mais pour cela «les dirigeants doivent se mobiliser pour agir et les citoyens doivent adopter de nouvelles mesures», a-t-il dit.

L'agence européenne en charge des maladies infectieuses n'a pas dit autre chose lundi en recommandant aux gouvernements européens de prendre de nouvelles mesures.

Dans la mise à jour de son évaluation des risques publiée lundi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) souligne les éléments confirmant l'intensification des cas de coronavirus.

«Réelle recrudescence» dans l'UE

Selon les statistiques de l'agence, environ 10.000 à 15.000 cas sont détectés chaque jour dans l'Union européenne, loin du pic au-delà des 30.000 cas début avril mais nettement au-dessus de la barre des 5.000 observée de mi-mai à mi-juillet.

«On observe une réelle recrudescence de cas dans plusieurs pays qui est liée au relâchement des mesures de distanciation sociale», affirme l'agence basée à Stockholm.

L'Espagne a ainsi reconnu lundi qu'elle ne parvenait pas à contrôler «parfaitement» la contagion du nouveau coronavirus, alors que le pays a enregistré en deux semaines la plus forte progression de cas détectés parmi les grands pays d'Europe occidentale.

L'Italie «encerclée»

L'Italie vit d'ailleurs dans la crainte d'être «encerclée» par la hausse des contagions chez ses voisins européens.

La péninsule a enregistré dimanche deux morts, le bilan le plus bas depuis le 21 février, date de l'annonce des premiers décès sur son territoire. Si le chiffre des nouveaux cas est moins bon (+463 en 24 heures), la situation reste sous contrôle, selon les autorités.

La crainte est en effet que de nouveaux foyers se créent à partir de cas importés de pays voisins, comme ces trente jeunes Italiens de Vénétie (Nord-Est) partis en vacances en Croatie et revenus avec le virus dont l'histoire a été largement reprise par les médias italiens.

Certains pays ont déjà réagi, à l'instar de la Finlande qui a annoncé lundi qu'elle exigerait désormais une quatorzaine pour tout nouvel arrivant en provenance de «pays à risque», sous peine d'amende voire d'emprisonnement pendant trois mois.

Les Parisiens masqués

A Paris, habitants et visiteurs doivent désormais porter le masque depuis lundi dans les quartiers les plus fréquentés de la ville pour tenter de freiner un rebond du coronavirus, en dépit de températures caniculaires.

La mesure concerne une centaine de rues situées dans la quasi-totalité des arrondissements de la ville.

Prévue pour une durée d'un mois renouvelable, cette mesure doit permettre selon les autorités sanitaires d'enrayer une nouvelle progression du virus qui fait craindre une deuxième vague de l'épidémie.

Mais même si beaucoup râlent, globalement, dans plusieurs des zones concernées, le masque était lundi matin nettement plus visible que les jours précédents.

En rendant le port du masque obligatoire, Paris emboîte le pas à d'autres villes françaises, mais également à d'autres pays, de la Belgique à la Roumanie ou encore à la quasi-totalité de l'Espagne qui depuis fin juillet ont musclé leurs mesures sanitaires.

La Grèce a décidé de son côté la fermeture nocturne des bars et restaurants dans certaines de ses principales destinations touristiques, après de nouveaux records de contamination.

Masque dans les écoles en Allemagne

Pendant ce temps, en Allemagne, des dizaines de milliers d'enfants reprennent cette semaine les cours dans quatre Etats.

À Berlin, la rentrée scolaire lundi a vu élèves et enseignants porter le masque dans les écoles, à l'exception des salles de classe et des cours de récréation.

«On a repris l'école comme on l'a terminée: avant les vacances, on avait déjà le port du masque obligatoire dans les couloirs et les passages, de sorte que les enfants se sont habitués», estime la directrice de l'école Carl Orff, Domenica Acri.

Selon une étude comparative publiée par Science Advances, les masques chirurgicaux stoppent plus de 90 % des gouttelettes émises par la parole. En revanche, les bandanas et les cache-cols en polaire sont moins efficaces.

Critiques du gouvernement au Brésil

Ailleurs dans le monde, l'épidémie continue de progresser. La Colombie a franchi la barre des 13.000 morts du coronavirus depuis le premier cas de contagion détecté dans le pays le 6 mars, selon un bilan officiel publié lundi.

Au Brésil, les 100.000 morts ont été dépassés dimanche, déclenchant sur les réseaux sociaux une vague de messages de solidarité à l'attention des familles endeuillées mêlés à des critiques acerbes du gouvernement.

Aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde en valeur absolue avec 163.370 décès, plus de 44.000 nouvelles infections et 457 morts ont été déplorés en 24 heures, selon le comptage de Johns Hopkins. Lors de son point de presse quotidien consacré à la gestion de l'épidémie, le président Donald Trump a une nouvelle fois appelé à une réouverture des écoles.

«Mauvais signal»

Au-delà de ses conséquences sanitaires, l'épidémie a mis à mal l'économie mondiale, ravivé des lignes de fracture et des inégalités sociales et bousculé calendriers culturels et sportifs.

Les 24 heures du Mans auto se dérouleront ainsi sans public les 19 et 20 septembre. La course mythique, initialement programmée les 13 et 14 juin, été reportée à la mi-septembre.

De même, le ministre allemand de la Santé a rejeté l'idée d'un retour des supporteurs de football dans les stades, estimant que ce serait envoyer «un mauvais signal» alors que le pays connaît une recrudescence de la pandémie.

Un «mauvais signal» a déjà été envoyé en Italie où la demande de cinq députés italiens de bénéficier d'un «Bonus Covid» de 600 euros mensuels, institué en théorie pour des personnes en grande difficulté financière, a suscité lundi une vive polémique.

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