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Le Bélarus annonce la victoire écrasante du président après une nuit de répression

Le Bélarus annonce la victoire écrasante du président après une nuit de répression
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Par AlAhed avec AFP

Le Bélarus a annoncé lundi la victoire écrasante de son autoritaire président Alexandre Loukachenko, après une nuit marquée par la répression violente de manifestations antigouvernementales, l'opposition dénonçant des fraudes.

La tension est encore montée d'un cran en Biélorussie, après une élection présidentielle tendue ayant opposé le président Alexandre Loukachenko et Svetlana Tikhanovskaïa. Peu après l'annonce d'un sondage officiel donnant gagnant à près de 80 % le chef de l'État sortant, les détracteurs du pouvoir se sont rassemblés par milliers, dimanche 9 août, en différents endroits de Minsk, malgré les avertissements des autorités qui avaient déployé un important dispositif antiémeute.

Les policiers ont alors dispersé par la force les nombreux manifestants. La police dit avoir utilisé des «équipements spéciaux», dont des grenades assourdissantes, et avoir procédé à des arrestations, sans en préciser le nombre, les «événements étant en cours».

Manifestations dans plusieurs autres villes

Le ministère de l'Intérieur a assuré avoir la «situation sous contrôle», alors que plusieurs médias, dont la radio financée par les États-Unis RFE/RL, ont fait état d'usage de balles en caoutchouc. Ceux-ci ont diffusé des images de manifestants blessés avec des visages ensanglantés.

Ales Bialiatski, à la tête de l'ONG de défense des droits humains Viasna, a dénoncé auprès de l'AFP une utilisation «disproportionnée» de la force par la police.

Des rassemblements d'opposition, sujets par endroit à des interventions policières musclées, ont aussi eu lieu, selon des médias locaux, dans des villes de province, dont Brest, Pinsk, Gomel et Grodno.

Une nouvelle venue en politique

En posant son bulletin dans l'urne plus tôt dimanche, le président Alexandre Loukachenko avait promis qu'il n'y aurait ni «perte de contrôle» ni «chaos» dans le pays.

La campagne électorale avait été marquée par une mobilisation sans précédent en faveur d'une nouvelle venue en politique, Svetlana Tikhanovskaïa, professeure d'anglais de formation, qui a su attirer les foules. Elle a estimé dimanche soir que «la majorité» de ses concitoyens la soutenait, alors que le sondage officiel réalisé à la sortie des bureaux de vote lui accordait 6,8 % des voix, contre 79,7 % à Alexandre Loukachenko.

Des résultats officiels étaient attendus dans la nuit de dimanche à lundi. La participation s'est établie à 84,5 %, selon les chiffres officiels.

Des «fraudes éhontées» dénoncées par l'opposition

La journée de vote a été marquée par une atmosphère tendue et des files d'attente géantes aux bureaux de vote, qualifiées par la Commission électorale de «sabotage» de la présidentielle et de «provocation» organisée par l'opposition.

Svetlana Tikhanovskaïa avait recommandé à ses partisans de porter des bracelets blancs et de prendre en photo leur bulletin pour permettre un comptage indépendant. «Je considère que nous avons déjà gagné car nous avons vaincu notre peur», a déclaré la candidate, qui avait dénoncé ces derniers jours des «fraudes éhontées» orchestrées par le pouvoir, en l'absence d'observateurs nationaux et internationaux indépendants.

Un pouvoir qui avait redoublé d'efforts en fin de campagne pour enrayer l'essor de Svetlana Tikhanovskaïa. La cheffe de son quartier général de campagne, Maria Moroz, avait été arrêtée samedi tout comme neuf autres collaborateurs. Dans ce contexte, beaucoup craignent que la répression ne s'accentue.

La Biélorussie n'a pas organisé de scrutin jugé libre depuis 1995. À plusieurs reprises, les manifestations y ont été matées sans ménagement.

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