Le prince héritier d’Arabie au cœur d’une tentative d’assassinat
Par Gala.fr
Le prince saoudien, Mohammed Ben Salmane, est à nouveau impliqué dans une tentative d'assassinat contre Saad Aljabri un de ses hauts responsables du renseignement. Réfugié à Toronto au Canada, ce dernier accuse le Riyad d’avoir envoyé l’escadron du Tigre, un groupe de mercenaires, pour le tuer. Dans une plainte de 106 pages, déposée le mercredi 5 août 2020 auprès d’un tribunal de Washington, aux États-Unis, il raconte devoir sa vie à la vigilance des garde-frontières de l’aéroport de Toronto qui ont repéré l’escouade saoudienne. Dotée de visas de tourisme, celle-ci était composée d’une cinquantaine d'hommes «expérimentés dans le nettoyage de scènes de crime» dont «des médecins légistes qui ont démembré Khashoggi avec une scie à os», équipés de «deux sacs d’outils médico-légaux». Du matériel qui n'est pas sans rappeler celui du groupe accusé d'avoir étranglé puis découpé en morceaux Jamal Khashoggi dans le consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul (Turquie) en 2018. Les restes du corps de ce dernier, qui n’était autre que l’un des collaborateurs du Washington Post et critique du régime saoudien, n'ont jamais été retrouvés
Autrefois le bras droit du prince héritier Mohammed bin Nayef, Saad Aljabri était l’un des piliers des relations de l'Arabie Saoudite avec les services de renseignement des Five Eyes (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), rapporte la BBC.
Selon Saad Aljabri, le royaume saoudien souhaite l’éliminer, car il détiendrait - notamment - des preuves sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Selon la BBC, «peu de personnes détiennent plus d’informations sensibles, humiliantes et accablantes sur l’accusé Ben Salmane que M. Aljabri. C’est pourquoi l’accusé Ben Salmane veut sa mort et pourquoi l’accusé Ben Salmane a travaillé pour atteindre cet objectif au cours des trois dernières années».
D’après Saad Aljabri, deux de ses enfants étant restés en Arabie Saoudite ont été kidnappés en mars derniers et n’ont plus donné signe de vie.
Le gouvernement canadien était au courant des surveillances, intimidation et menaces envers des citoyens
Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair a expliqué que le gouvernement était au courant que des Canadiens et résidents du Canada avaient été surveillés, intimidés et même menacés : «C’est complètement inacceptable et nous ne tolérerons jamais que des acteurs étrangers menacent la sécurité nationale du Canada ou la sécurité de nos citoyens et résidents, a souligné M. Blair dans une déclaration. Nous invitons les gens à signaler ces menaces aux autorités chargées de l’application de la loi».
Saad Aljabri accuse le prince héritier de tentative d'exécution extrajudiciaire en violation de la loi américaine sur la protection des victimes de la torture et du droit international. Pour l’heure, le gouvernement saoudien n'a pas répondu à cette plainte