Le chef de la diplomatie française en visite dans un Liban en crise
Par AlAhed avec AFP
Venu pour une visite de deux jours, le ministre veut montrer l’influence de la France en étant le premier haut responsable occidental à se déplacer ces derniers mois dans le pays.
Le chef de la diplomatie française entame ce jeudi une visite de deux jours au Liban. C’est surtout le premier déplacement ces derniers mois d’un haut responsable occidental dans le pays en plein naufrage économique, qui espère des aides internationales.
Le numéro deux du gouvernement français arrivé mercredi soir à Beyrouth, a rencontré jeudi à 09 h 30 (6 h 30 heure française) le président Michel Aoun, avant de s’entretenir avec le Premier ministre Hassan Diab, puis le chef du Parlement Nabih Berri. La visite du ministre intervient dans un contexte explosif au Liban, marqué par une dépréciation inédite de sa monnaie, une flambée des prix, des licenciements à grande échelle et des restrictions bancaires sur les retraits et les transferts à l’étranger. Près de la moitié de la population vit dans la pauvreté et 35 % de la population active est au chômage, selon des statistiques officielles.
Des manifestations depuis octobre 2019
Le ras-le-bol a déclenché en octobre 2019 un soulèvement populaire inédit contre l’intégralité d’une classe politique accusée de corruption et d’incompétence, quasi inchangée depuis des décennies. Pour calmer le mécontentement, le pays en défaut de paiement a adopté un plan de relance fin avril et promis des réformes. Toutefois des négociations initiées à la mi-mai avec le Fonds Monétaire international pour obtenir une aide financière sont toujours au point mort. A ce jour, Beyrouth espère environ 10 milliards de dollars d’aide du FMI.
La France ne fait pas mystère de sa volonté de montrer son influence dans le pays. «Aujourd’hui, il y a un risque d’effondrement. Il faut que les autorités libanaises se ressaisissent, et je me permets de dire ici à nos amis libanais : vraiment nous sommes prêts à vous aider mais aidez-nous à vous aider, bon sang !», avait lancé le 8 juillet Jean-Yves Le Drian devant le Sénat. Sa visite vient confirmer la volonté de Paris de garder diplomatiquement la main sur ce dossier.