Coronavirus: des experts de l’OMS attendus en Chine, 70.000 morts au Brésil
Par AlAhed avec AFP
Des experts de l’OMS sont attendus ce week-end en Chine pour une mission visant à comprendre l’origine de la pandémie de Covid-19, qui a contaminé plus de 12 millions de personnes sur la planète en quelques mois.
La mission de ces deux experts, un épidémiologiste et un spécialiste de la santé animale, intervient alors que l'OMS a lancé vendredi un appel à la vigilance devant l'explosion récente des contaminations dans le monde.
Plus de 556.000 morts dans le monde
La pandémie de Covid-19 a déjà tué au moins 556.140 personnes et elle continue de progresser, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi à 19H00 GMT.
Plus de 12.361.580 cas d'infection ont été diagnostiqués dans 196 pays et territoires.
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 133.969 décès. Suivent le Brésil avec 70.398 morts, le Royaume-Uni (44.650), l'Italie (34.938) et le Mexique (33.526).
En annonçant vendredi que les experts de l'OMS étaient en route pour la Chine, la porte-parole de l'organisation, Margaret Harris, a indiqué qu'ils auraient des entretiens avec des responsables chinois et détermineraient les lieux que la future mission d'enquête devra visiter.
«L'une des plus grandes questions est de savoir si le virus a été transmis à l'homme par un animal et de quel animal il s'agit», a déclaré Mme Harris.
Intervenir rapidement
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné vendredi que les contaminations dans le monde avaient «plus que doublé ces six dernières semaines».
Dressant ce constat inquiétant, il a insisté sur la nécessité d'intervenir très rapidement lorsque des foyers apparaissent.
«Seule une action agressive combinée à une unité nationale et à une solidarité mondiale peut renverser la trajectoire», a déclaré M. Ghebreyesus. «Il existe de nombreux exemples dans le monde entier qui ont montré que même si l'épidémie est très intense, elle peut encore être ramenée sous contrôle», a-t-il dit.
Washington salue l’enquête de l’OMS
Les Etats-Unis ont salué vendredi l'annonce de l'enquête de l'OMS en Chine. «Nous considérons cette enquête scientifique comme une étape nécessaire pour avoir une compréhension complète et transparente de la manière dont ce virus s'est répandu dans le monde», a déclaré l'ambassadeur américain auprès des Nations unies à Genève, Andrew Bremberg.
Une déclaration inhabituellement positive de la part des Etats-Unis, qui avaient lancé officiellement mardi leur procédure de retrait de l'OMS.
Washington critique l'organisation depuis le début de la crise, l'accusant d'avoir tardé à réagir et surtout d'avoir été trop complaisante avec la Chine après l'apparition du virus.
Le président Donald Trump avait annoncé en mai qu'il allait «mettre fin à la relation» entre les Etats-Unis et l'OMS, qualifiée de «marionnette de la Chine».
Pas de signe de baisse significative aux Etats-Unis
Les Etats-Unis sont le pays le plus lourdement touché par le virus. L'épidémie y a fait 133.969 morts, dont 774 au cours des dernières 24 heures, selon les données publiées vendredi par l'université Johns Hopkins. Et 63.643 contaminations supplémentaires ont été enregistrées en 24 heures.
Depuis le début de la pandémie, plus de 3,18 millions de cas de coronavirus ont été détectés sur le territoire américain, mais le nombre de personnes ayant contracté la maladie est probablement bien supérieur, étant donné les difficultés d’accès aux tests qui existaient dans le pays en mars et avril.
Les experts craignent que la courbe des décès ne suive rapidement la même trajectoire que celle des nouvelles infections.
Plus de 70.000 morts au Brésil
Le Covid-19 poursuit également ses ravages en Amérique latine, où il atteint certains de ses dirigeants.
En Bolivie, la présidente par intérim Janine Anez, candidate à l'élection présidentielle de septembre, a annoncé jeudi qu'elle était contaminée. Vendredi, c'est la présidente du Congrès bolivien, Eva Copa, deuxième dans l'ordre protocolaire de succession à la tête de l'Etat, qui a déclaré qu'elle l'était aussi.
Au Venezuela, où le président Nicolas Maduro a annoncé vendredi la prolongation pour un mois de l'état d'urgence instauré pour lutter contre le virus, le ministre du Pétrole Tareck El Aissami a annoncé sa contamination. Un autre proche collaborateur de M. Maduro, Diosdado Cabello, numéro deux du pouvoir chaviste, avait fait de même jeudi.
Au Brésil, c'est le président brésilien Jair Bolsonaro qui a annoncé mardi être contaminé.
Le Brésil est le pays d'Amérique latine le plus affecté par le virus et le deuxième au niveau mondial. Il a franchi vendredi la barre des 70.000 morts après avoir enregistré 1.214 décès supplémentaires au cours des 24 heures précédentes. Les contaminations s'élèvent à plus de 1,8 million de cas.
Bogota, principal foyer de la pandémie en Colombie, a augmenté son niveau d'alerte face à la propagation du virus et va renforcer le confinement de la population. A partir de lundi, la capitale bolivienne «entre en alerte orange et le système de soins intensifs en alerte rouge», a annoncé la maire de Bogota, Claudia Lopez.
La Colombie a enregistré 133.973 cas de contaminations dont 4.714 décès.
Résurgences
Dans des pays où la pandémie semblait en passe d'être maîtrisée, des résurgences ont été enregistrées.
En Australie, les cinq millions d'habitants de Melbourne ont été replacés en confinement pour six semaines.
Hong Kong a annoncé la fermeture de toutes ses écoles à partir de lundi en raison d'une «hausse exponentielle» des contaminations.
De nouveaux foyers sont aussi apparus en Europe, le continent le plus endeuillé avec plus de 200.000 morts (pour 2,8 millions de cas), où la situation paraît toutefois pour le moment sous contrôle.
En France, les stades de football, privés de match officiel depuis mars, retrouvent du public ce week-end, avec des rencontres amicales, un maximum de 5.000 spectateurs et un protocole sanitaire strict. 25 personnes sont décédées de la Covid-19 ces dernières 24 heures dans le pays, portant le total des morts à 30.004 depuis le début de l'épidémie, a annoncé ce vendredi soir la direction générale de la Santé dans son communiqué quotidien.
La Norvège va rouvrir mercredi ses frontières aux touristes de la plupart des pays européens où le niveau d'infection est jugé «satisfaisant», et dont fait partie la France.
La Grèce a quant à elle décidé, suite à l'augmentation des cas dans les Balkans voisins et à plusieurs cas «importés», de prendre des mesures «pour les ressortissants de pays voisins arrivant par la frontière terrestre».
En Serbie, les protestations se poursuivent contre les restrictions. Des violences ont émaillé vendredi à Belgrade la quatrième soirée de manifestations contre la gestion de la pandémie par les autorités serbes, des manifestants jetant pierres, pétards et fumigènes vers les forces de l'ordre devant le parlement.
Vaccin: des essais menés en Argentine
Sur le front sanitaire, l’Argentine a été choisie pour mener des essais cliniques sur un projet commun de vaccin porté par la société allemande BioNTech et le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer, a annoncé, vendredi, le président argentin, Alberto Fernandez.
Début juillet, les deux sociétés avaient annoncé des résultats préliminaires positifs pour leur projet commun de vaccin contre le nouveau coronavirus, sur 45 participants. La technologie de ce vaccin repose sur l’ARN messager, un code génétique qui s’insère dans les cellules humaines pour lui faire fabriquer des anticorps spécifiques au coronavirus.
Le vaccin de la société de biotechnologie américaine Moderna et celui de l’université britannique d’Oxford, alliée au laboratoire AstraZeneca, est aussi parmi les plus avancés dans les essais à grande échelle, ainsi que plusieurs projets chinois, notamment celui de la société CanSinoBio, qui a déjà obtenu l’autorisation de l’administrer aux soldats de l’armée chinoise.