Des Etats arabes auraient accepté le projet d’annexion de territoires en Cisjordanie occupée par «Israël»
Par AlAhed avec sites web
Des Etats arabes, comme la Jordanie, l'Egypte, l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe, auraient accepté les projets d'annexion de certains pans de la Cisjordanie occupée par «Israël» cet été, a affirmé mercredi le site d'informations «Israel Hayom».
Suite à leur rencontre avec les représentants de l'administration Trump ces derniers mois, les dirigeants de ces pays arabes auraient donné leur feu vert à l'équipe israélo-américaine en charge de la cartographie, malgré les positions officielles qu'ils tiennent en public.
«Israël» projette l'annexion des plus de 130 colonies en Cisjordanie occupée et de la vallée du Jourdain, langue de terre s'étirant entre le lac de Tibériade et la mer Morte, qui serait intégrée à la frontière orientale de la Palestine occupée avec la Jordanie.
«Nous avons vu ce qu'il se passe en Cisjordanie depuis que Mahmoud Abbas», le président de l'Autorité palestinienne, «a rompu la coordination sécuritaire avec Israël», a affirmé un responsable jordanien à «Israel Hayom».
«A Ramallah, il est très préoccupant de voir que les militants se comportent comme se sont comportés ceux de la bande de Gaza après la rupture des liens avec Israël», a-t-il poursuivi. «La Jordanie continuera de tenir une position officielle contre l'annexion, mais l'autorisera si les dommages causés au royaume sont minimes.»
De son côté, un diplomate saoudien aurait indiqué que Ryad, le Caire et Abu Dabi «coordonneraient leur position en cas d'annexion». «Nous supposons que Donald Trump remportera les prochaines élections présidentielles.»
Enfin, un haut responsable égyptien a ajouté de sa part que «la lutte contre l'Iran était plus importante au Moyen-Orient que la question palestinienne.» «Aucun dirigeant arabe ne passera à côté d'une occasion de freiner l'expansion iranienne pour les Palestiniens.»
Après plus de 500 jours de crise, «Israël» s'est doté le 17 mai d'un gouvernement d'union qui consacre un partage du pouvoir entre le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, la formation centriste «Bleu Blanc» de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz et leurs alliés respectifs.
En vertu de l'accord Netanyahu/Gantz, le gouvernement doit présenter à partir du 1er juillet ses initiatives pour traduire dans les faits le plan du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, qui prévoit l'annexion par «Israël» de pans de la Cisjordanie et la création d'un Etat palestinien sur un territoire amputé.
Les mises en garde se multiplient face au projet du gouvernement israélien.
La France a appelé mardi le nouveau gouvernement israélien à renoncer à ses plans d’annexion de territoires en Cisjordanie et a promis qu’une telle décision ne «pourrait rester sans réponse».
«Nous appelons le gouvernement israélien à s'abstenir de toute mesure unilatérale, en particulier l'annexion», a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui menacé «Israël» à la suite du projet du nouveau gouvernement.
«Nous assistons à un nouveau plan d’occupation et d’annexion de la part d’Israël qui menace la souveraineté palestinienne et qui est contraire au droit international», a déclaré Erdogan dans un discours diffusé dimanche soir à l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd al-Fitr. «Nous ne permettrons pas que des terres palestiniennes soient transférées à qui que ce soit».
Le ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, samedi, s’en est pris à l’intention déclarée du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de procéder à une annexion unilatérale de certains secteurs de Cisjordanie. Il a été réprimandé par le Premier ministre et le président du pays, qui ont indiqué qu’il ne représentait pas le point de vue du gouvernement.
Un haut-responsable russe a indiqué samedi que Moscou était prêt à organiser une rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas dans un contexte de tensions accrues entre l’entité sioniste et l’AP.
Dans une lettre aux dirigeants israéliens, un groupe de 18 sénateurs démocrates a mis en garde contre les conséquences néfastes qu’aurait l’annexion par «Israël» de certaines parties de la Cisjordanie sur la «relation bilatérale et bipartite» de l’entité sioniste avec les États-Unis.