Dans l’ombre du coronavirus, le Hezbollah demeure le seul cauchemar d’«Israël»

Par AlAhed

En pleine crise sanitaire et même économique, due au nouveau coronavirus, «Israël» reste toujours hantée par une seule idée: les capacités militaires du Hezbollah, de plus en plus accrues.

Dans son rapport, intitulé «la confrontation entre Israël et le Hezbollah dans l’ombre du coronavirus – détermination et prudence», l’«Institut israélien de recherche sur la sécurité nationale» a publie une «feuille de position» analysant «la tension élevée entre le Hezbollah et Israël ces dernières semaines» et «la volonté des deux parties de poursuivre le conflit après le retrait de l’épidémie».

Préparée par les chercheurs de l’Institut, Orna Mizrahi et Yoram Schweitzer, l’étude a indiqué que «le mois dernier, à la lumière des inquiétudes généralisées du Hezbollah face à la pandémie du coronavirus, les efforts du parti pour renforcer ses infrastructures en Syrie, en particulier dans le Golan, se sont poursuivis pour constituer un front supplémentaire en plus du front libanais contre Israël».

Les chercheurs ont souligné que «le Hezbollah menait ces actions parallèlement à son engagement à résoudre les problèmes internes du Liban aux niveaux économique, politique et sanitaire.

«Il est vrai que le parti s’est mobilisé pour lutter contre la pandémie du coronavirus, mais il en a profité pour rétablir sa position et sa légitimité auprès du public en tant que défenseur du Liban», estime le rapport.

«Mais aussi pendant la crise interne au Liban, le Hezbollah», comme disent les chercheurs, «n’a pas abandonné ses efforts dans le transfert d’armes sophistiquées, ni dans l’installation d’infrastructures opérationnelles en Syrie, sans oublier les efforts continus du Hezbollah et de l’Iran pour transférer des armes stratégiques, y compris le cheminement des composantes du projet de missiles de haute-précision, de l’Iran à la Syrie vers le Liban».

«Source de préoccupation pour Israël»

Les chercheurs soulignent que les efforts du Hezbollah pour accroître ses capacités et renforcer sa présence dans le Golan occupé sont «une source de préoccupation pour Israël».

Ils ont inscrit les attaques lancées par «Israël» en Syrie, dans le cadre de son «effort pour installer les lignes rouges du positionnement militaire iranien, afin de retirer ses forces et alliés du Golan, et pour empêcher le transfert d’armes au Hezbollah, en particulier contrecarrer le projet de missiles de haute-précision». Cependant, «Israël tient à ne pas violer les règles du jeu, qui se sont développées ces dernières années», ajoute le rapport.

«L’insistance d’Israël et du Hezbollah à préserver les règles du jeu entre eux», traduit selon le rapport, «leur aspiration à empêcher la détérioration de la confrontation vers une guerre plus large».

Intelligence et capacité opérationnelle du Hezbollah

L’étude souligne par ailleurs l’efficacité et la capacité opérationnelle du Hezbollah.

Les chercheurs ont mis en garde que «le Hezbollah pourrait faire un pas en avant en réponse à une attaque israélienne en Syrie visant ses éléments, ou à la suite d’une attaque israélienne au Liban, en particulier en cas de confrontation importante».

Et de poursuivre: «le Hezbollah a décidé de montrer récemment ses capacités en cillant des trous dans la barrière frontalière avec le Liban en trois endroits. Cette opération, qui a été préparé à l’avance, visait de dire à Israël que le parti a l’intelligence et la capacité opérationnelle de s’infiltrer dans ses terres, nuire aux colonies du nord, et aux soldats israéliens».

Ils ont également estimé que «du moins à court ou à moyen terme, le parti chercherait à éviter autant que possible une confrontation militaire, même s’il poursuit ses efforts pour accroître ses capacités et établir sa présence sur le plateau du Golan».

Les deux chercheurs ont conclu l’étude par une recommandation: «Même si le Hezbollah n’a pas l’intention de s’engager dans une large confrontation avec Israël, toutefois il est prêt à une riposte contre toute action de la part d’Israël. Et donc, elle doit se préparer dès maintenant à la possibilité d’une large confrontation, en renforçant les forces de l’armée israélienne et en préparant le front civil, malgré les pressions financières résultant de la confrontation contre l’épidémie du coronavirus».

Sauter des repas pour pouvoir survivre financièrement

Dans l’ombre de coronavirus, «Israël» traverse une double crise. Depuis le début de l'épidémie dans l’entité sioniste, 245 morts ont été enregistrés et 16 409 personnes ont été confirmées positives au Covid-19.

Sur le plan économique, près de la moitié des Israéliens ont déclaré que leur situation financière s'était détériorée depuis le début du confinement, mis en place en mars pour enrayer la pandémie de coronavirus, selon une enquête menée par le «Bureau central des statistiques» au cours de la dernière semaine d'avril.

Environ 2,5 millions de personnes, soit 46,1% de la «population globale» ont affirmé que leur situation financière avait été impactée, tandis qu'un peu plus de 50% craignent de ne pas pouvoir faire face à leurs dépenses.

En outre, 14% des sondés ont révélé avoir rationné leur alimentation, allant même jusqu'à sauter des repas pour pouvoir survivre financièrement.