Coronavirus : plus de 224 000 morts dans le monde, espoir d’un traitement efficace
Par AlAhed avec AFP
Malgré le confinement de plus de la moitié de l’humanité, le nouveau coronavirus a fait au moins 224 402 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi 29 avril à 21 heures.
Plus de 3 141 250 cas ont été diagnostiqués dans 193 pays et territoires. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 59 446 décès pour 1 028 217 cas enregistrés. Suivent l’Italie avec 27 682 morts, le Royaume-Uni (26 097 morts), l’Espagne (24 275) et la France (24 087).
Un comité d’urgence de l’OMS jeudi
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé qu’il allait réunir jeudi les experts du comité d’urgence afin d’analyser l’évolution de la pandémie, trois mois après la déclaration d’urgence sanitaire internationale. Entre-temps, l’agence onusienne a fait l’objet de vives critiques des Etats-Unis, qui lui ont coupé les vivres, l’accusant d’une trop grande indulgence envers la Chine.
Plus de 60 000 morts aux Etats-Unis
Les Etats-Unis ont enregistré au cours des dernières 24 heures plus de 2 500 décès supplémentaires liés au nouveau coronavirus, selon le comptage mercredi à 20h30 locales de l’université Johns Hopkins, qui fait référence. Après deux jours de ralentissement dimanche et lundi, ce nouveau bond (+ 2 502 exactement) porte le bilan américain à 60 853 morts au total depuis le début de l’épidémie, selon les chiffres actualisés en continu de l’université.
De loin le pays le plus touché, les Etats-Unis, qui ont franchi mardi le cap du million de cas diagnostiqués de Covid-19, comptent à eux seuls près d’un tiers des cas recensés à travers le monde. Le coronavirus «va partir», a assuré mercredi le président Donald Trump depuis la Maison Blanche. «Il va s’en aller, il va être éradiqué.»
En Europe, la pandémie a fait plus de 130 000 victimes. Au Royaume-Uni, le bilan a brutalement augmenté à 26 097 morts mercredi, soit le deuxième plus lourd en Europe après l’Italie, du fait de l’inclusion des décès dans les maisons de retraite.
Le remdesivir, l’espoir d’un traitement efficace
Alors que de multiples essais cliniques sont en cours en Europe, en Asie et aux Etats-Unis pour trouver un traitement efficace contre la maladie Covid-19, le médicament remdesivir, du laboratoire américain Gilead, a montré des résultats encourageants pour accélérer le rétablissement des malades les plus gravement atteints, à défaut d'avoir, à ce stade, un impact significatif sur leur mortalité.
Le remdesivir a accéléré de 31% le temps de rétablissement, selon un essai très attendu mené en partenariat par ce laboratoire avec les Instituts de santé américains (NIH).
«Cela prouve que nous pouvons bloquer le virus», s'est félicité, prudemment optimiste, le directeur de l'Institut des maladies infectieuses Anthony Fauci, membre de la cellule de crise de la Maison Blanche.
La nouvelle a aussi été saluée par un bond de la Bourse de New York.
Le même jour cependant, la revue médicale de référence The Lancet a publié des résultats décevants d'une plus petite étude chinoise sur ce même remdesivir, concluant qu'il n'avait «pas de bénéfice clinique significatif» contre le Covid-19.
Nombre d'hôpitaux soignent depuis le début de la pandémie leurs patients avec ce médicament, aux côtés d'autres antiviraux ou encore de l'hydroxychloroquine, mais il est pour le moment difficile pour les médecins d'en déterminer l'efficacité réelle en l'absence d'essais rigoureux.
De nouvelles mesures de déconfinement annoncées
Dans un contexte d’économie en chute libre, l’urgence du déconfinement s’impose de jour en jour, au risque pourtant de relancer la propagation du virus. La levée des restrictions, toujours progressive, est déjà entamée dans plusieurs pays européens.
En France, qui a annoncé mardi les modalités d’un déconfinement très progressif, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a appelé un «maximum de Français à reprendre le travail» et «à préparer collectivement la reprise économique». Selon les chiffres de la Direction générale de la santé, le pays a enregistré 427 décès supplémentaires dus au coronavirus au cours des dernières 24 heures, pour un total de 24 087 depuis le 1er mars. En revanche, la décrue observée depuis trois semaines dans les services de réanimation se confirme, avec 180 patients en moins mercredi 29 avril.
Le gouvernement de l’Espagne, deuxième pays le plus touché d’Europe, avec plus de 24 000 morts et 213 000 cas recensés, a présenté ses pistes pour l’allégement progressif des mesures de confinement. Mais ce mercredi, le nombre de mort est reparti à la hausse : 325 personnes sont mortes en 24 heures, un bilan en hausse par rapport aux 301 de mardi.
Depuis dimanche dernier, les Espagnols de moins de 14 ans peuvent enfin sortir de chez eux. Avec un seul parent, et pour une heure maximum. Samedi prochain, les adultes pourront à nouveau sortir faire du sport. La semaine prochaine, les terrasses des restaurants et les musées pourront rouvrir. Dans deux semaines et demi, ce sera au tour des commerces et des cinéma, mais avec des capacités réduites. Certains Espagnols appellent à la prudence, craignant un rebond dans la propagation du virus.
La Pologne a annoncé mercredi la réouverture de crèches, d’hôtels ou de centres commerciaux à partir des 4 et 6 mai prochains.
Le chef du gouvernement a toutefois appelé les Polonais à maintenir «la discipline sociale», comme le port du masque. Le bilan de l’épidémie s’élève à 12 415 contaminations et 606 décès. Mais pour la première fois il y a eu plus de guérisons que de contaminations sur une journée.
En Suisse, le gouvernement a annoncé l’ouverture des restaurants dès le 11 mai, estimant que la population doit «apprendre à vivre» avec le virus.
La Finlande a annoncé une reprise des écoles pour mi-mai.
En Chine, la Cité interdite de Pékin va rouvrir vendredi, après trois mois de fermeture.
En Bolivie, les mesures de confinement vont être assouplies à partir du 11 mai, mais le pays maintiendra fermées ses frontières terrestres et aériennes jusqu’à la fin de ce même mois.
A Chypre, la sortie de confinement débutera le 4 mai.
En Ukraine, où l’on compte 250 morts pour 9 866 cas enregistrés, des centaines de petits entrepreneurs ont manifesté dans les rues de Kiev pour demander un assouplissement du confinement imposé depuis le mois de mars. En réaction, le gouvernement a annoncé la réouverture de 900 marchés de produits alimentaires.
Fumier et visières pour bébés en prévention
La Suède va répandre du fumier à base de fiente dans ses parcs pour décourager la tenue de la traditionnelle «nuit de Walpurgis», la fête du printemps.
Au Costa Rica, les bébés qui naissent dans les hôpitaux publics sont dotés dès leur naissance d’une visière en plexiglas pour les protéger de l’épidémie.
Selon certains chercheurs, une recrudescence d’un syndrôme inflammatoire grave chez les enfants pourrait avoir un lien avec le coronavirus. Plusieurs cas ont été signalés en Europe et aux Etats-Unis.
1,3 milliard d’élèves toujours privés d’école
Quelque 1,3 milliard d’élèves dans 186 pays sont toujours concernés par la fermeture de leur école ou de leur université, selon les derniers chiffres de l’Unesco, qui constate un «début de réouverture progressive des établissements scolaires dans certains pays».
Fermées depuis un mois et demi, les écoles vont ainsi rouvrir au Sénégal à partir du 2 juin, d’abord pour les élèves en classe d’examen.
L'Italie veut sauver sa saison touristique
Alors que le trafic aérien enregistre dans le monde une baisse historique de 52,9 % sur un an, en Italie, le ministre de la Culture essaie de sauver la saison touristique. Dans un entretien au quotidien Il Messagero, il encourage les Italiens, mais aussi les touristes étrangers à venir passer l’été dans son pays. En Russie, en revanche, les étrangers ne sont pas les bienvenus. L’interdiction d’entrée sur le territoire qui les vise a été prolongée au-delà du 30 avril.
L'Italie pourrait devoir faire sans les touristes allemands. Berlin prolonge jusqu'à la mi-juin de sa mise en garde sur les voyages touristiques à l'étranger. «Nous n'en sommes pas encore au point où nous pouvons recommander sans inquiétude des voyages » à l'étranger, «c'est pourquoi il est nécessaire d'étendre l'avertissement sur les voyages dans le monde à la mi-juin», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas lors d'une conférence de presse ce mercredi à Berlin.
Le Parlement chinois tiendra sa session annuelle le 22 mai
En Chine, berceau de l’épidémie, le président Xi Jinping a annoncé que la session annuelle du Parlement qui réunit habituellement 3 000 députés, se tiendrait finalement le 22 mai prochain. L’occasion pour le chef de l’Etat de proclamer la victoire sur le virus alors qu’il est critiqué pour avoir trop tardé à révéler la gravité de l’épidémie. Au programme de l’Assemblée cette année, l’interdiction du commerce illégal d’animaux sauvages et un renforcement de la législation pour la prévention des épidémies.
Boeing annonce des milliers de licenciement et réduit sa production d’avions
Secteur particulièrement touché, le trafic aérien mondial a enregistré en mars la plus forte baisse de son histoire récente avec une chute de 52,9 % par rapport à l’an dernier, retombant au niveau de 2006, a annoncé l’Association internationale du transport aérien, qui estime que 25 millions d’emplois dans le secteur de l’aviation et les activités associées sont menacés dans le monde. Boeing a ainsi confirmé réduire ses effectifs mondiaux d’environ 10 %, soit 16 000 emplois supprimés, et diminuer la production de ses avions long-courriers pour faire des économies.