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Coronavirus: plus de 174.000 morts, vers une «catastrophe humanitaire mondiale»

Coronavirus: plus de 174.000 morts, vers une «catastrophe humanitaire mondiale»
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Par AlAhed avec AFP

La pandémie de coronavirus risque de provoquer, en raison de ses répercussions économiques dévastatrices, un doublement du nombre des personnes menacées par la famine dans le monde et une «catastrophe humanitaire» à l'échelle planétaire, a prévenu le Programme alimentaire mondial (PAM), une agence de l'ONU.

Avec, selon un décompte de l'AFP, plus de 2,5 millions de personnes malades (le nombre de contaminés doit être bien supérieur), la pandémie a déjà fait au moins 174.000 morts, plongé six humains sur dix dans les affres du confinement et provoqué des répercussions économiques potentiellement dévastatrices.

Le PAM a lancé un cri d'alarme sur ses conséquences en termes d'alimentation.

«Le nombre de personnes souffrant sévèrement de la faim pourrait doubler en raison de la pandémie de Covid-19, atteignant alors plus de 250 millions d'ici la fin de 2020», a averti cette agence de l'ONU, évoquant le risque d'une «catastrophe humanitaire mondiale».

Symbole des bouleversements économiques provoqués par la pandémie, le prix du baril de pétrole américain est passé lundi en territoire négatif, atteignant moins 38 dollars, avant de repasser au-dessus de zéro à la clôture mardi.

Mercredi, toutefois, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juin a bondi de plus de 18% dans les premiers échanges en Asie.

Effets dévastateurs sur l'emploi

Le ralentissement général des économies mondiales dû à la pandémie, avec les voitures au garage et nombre d'usines à l'arrêt, a provoqué une surabondance de pétrole qui a forcé les courtiers en or noir à payer pour se débarrasser de barils qu'ils s'étaient engagés à acheter.

Aux Etats-Unis, devenus premier producteur de pétrole mais dont les coûts d'extraction sont élevés, cet effondrement historique menace l'ensemble du secteur, et a conduit le président Donald Trump à demander à son administration de mettre sur pied un plan de sauvegarde.

L'Organisation internationale du travail (OIT) a prévenu mardi: «La crise du Covid-19 a un effet dévastateur sur les travailleurs et les employeurs», à travers «des pertes massives sur la production et les emplois dans l'ensemble des secteurs».

«Le monde du travail traverse la pire crise internationale depuis la Seconde Guerre mondiale», a affirmé Alette van Leur, directrice des politiques sectorielles de l'OIT. «L'impact économique de la pandémie sera probablement grave et durable».

En Europe, le ralentissement économique provoqué par le virus pourrait à terme affecter les emplois de 60 millions de travailleurs, entre baisses de salaires et licenciements, a prévenu mardi le cabinet d'études McKinsey.

«Green cards» sur pause

La pandémie pourrait «presque doubler le taux de chômage européen dans les prochains mois», estime le cabinet de conseil américain, pour qui l'évolution de la situation sur le marché de l'emploi dépendra de «l'efficacité de la réponse de santé publique».

Et une agence de l'ONU basée au Chili a estimé mardi que l'Amérique latine allait connaître cette année la pire récession de son histoire, avec une chute attendue de 5,3% du PIB à cause des conséquences de la pandémie sur les économies de la région.

Face à ce qu'il a appelé «l'ennemi invisible» du coronavirus, le président américain Donald Trump avait annoncé lundi soir son intention de «suspendre temporairement» l'immigration aux Etats-Unis pour «protéger les emplois» des Américains.

M. Trump a précisé mardi qu'il allait signer un décret ordonnant une «pause» de 60 jours sur la délivrance de cartes vertes «Green cards» qui offrent le statut de résident permanent. Cette mesure ne s'appliquera pas aux visas de travail temporaires.

La première économie mondiale - pays le plus touché, qui a encore enregistré mardi l'un des pires bilans journaliers avec plus de 2.700 morts en 24 heures - compte à cause de la crise 22 millions de nouveaux inscrits au chômage.

Nouveau plan d'aide américain

Le Sénat américain a adopté mardi à l'unanimité un nouveau plan d'aide de 500 milliards dollars, dont 320 milliards seront destinés à soutenir les PME durement frappées par la crise. Quelque 60 milliards iront à d'autres secteurs impactés, notamment l'agriculture. La Chambre des représentants doit maintenant se prononcer sur ce texte.

Au moins 4,5 milliards de personnes dans 110 pays ou territoires vivent aujourd'hui confinées ou contraintes de limiter leur déplacement pour tenter d'endiguer la propagation du virus, soit environ 58% de la population mondiale.

En Europe, plusieurs pays - Allemagne en tête, mais aussi Autriche, Norvège, Danemark - ont commencé à assouplir les mesures de confinement, tout en conservant des mesures de «distanciation sociale».

Déconfinements lents

Berlin et dix des 16 Etats fédérés allemands ont décidé d'imposer le port du masque dans les transports publics. Bars, restaurants, lieux culturels, terrains de sports y demeurent fermés. Ecoles et lycées rouvriront progressivement.

«Aller trop vite serait une erreur», s'est alarmée la chancelière Angela Merkel.

En écho à ces inquiétudes, la ville de Pampelune en Espagne a annoncé mardi qu'elle annulait ses célèbres fêtes de la San Fermin, dont les lâchers de taureaux attirent habituellement début juillet des centaines de milliers de touristes. «Il n'y a pas d'autre option possible pour des fêtes aussi massives et internationales», a annoncé la mairie dans un communiqué.

Sur le continent européen, l'Italie est le pays le plus affecté (24.648 décès), suivi de l'Espagne (21.282), la France (20.796) et le Royaume-Uni (17.337), selon le bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 19h00 GMT.

L'Italie comme la France préparent un lent déconfinement, avec force précautions, respectivement à compter des 3 et 11 mai. En Espagne, les enfants, jusqu'ici interdits de sortie, peuvent à partir de lundi accompagner un adulte pour faire des courses de première nécessité.

En revanche, au Royaume-Uni, qui a enregistré mardi 828 décès supplémentaires et est toujours «en situation de danger», le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d'au moins trois semaines.

L'épidémie de coronavirus en Turquie est sur le point d'atteindre un plateau et le pays vise un retour à la normale après le mois du ramadan, fin mai, a déclaré mardi, cité par l'agence de presse Anadolu.

En Turquie, où 90.980 cas de contamination au COVID-19 - l'un des bilans les plus lourds au monde à ce stade - et 2.140 morts ont été enregistré depuis le début de l'épidémie, le président Recep Tayyip Erdogan vise un retour à la normale après le mois du ramadan, fin mai. Dans ce temps, un confinement de quatre jours sera notamment imposé dans 31 villes à compter de jeudi, jour de la fête nationale turque, tandis que vendredi marquera le début du mois de jeûne musulman.

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