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Coronavirus: plus de 164.000 morts dans le monde, vers un allègement du confinement

Coronavirus: plus de 164.000 morts dans le monde, vers un allègement du confinement
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Par AlAhed avec AFP

Les mesures de confinement prises dans plusieurs grands pays occidentaux pour endiguer la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 164.000 morts dans le monde, semblaient dimanche porter leurs fruits, au point que leur allègement est à l'ordre du jour, avec prudence et à plus ou moins brève échéance.

Première en Europe - continent qui compte près des deux tiers des plus de 164.000 morts de la pandémie - à entamer une opération de lent déconfinement, l'Allemagne va permettre lundi la réouverture de la plupart des magasins d'une surface inférieure à 800 mètres carrés.

Avec plus de 135.000 cas officiellement recensés et environ 4.000 décès, la pandémie est en Allemagne «sous contrôle et gérable», a estimé le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Ce «succès d'étape» est néanmoins «fragile», a mis en garde la chancelière Angela Merkel, alors qu'Armin Laschet, dirigeant d'une des régions les plus touchées, la Rhénanie du Nord-Westphalie, a averti que «nous ne pourrons pas vivre notre ancienne vie avant longtemps».

«La situation s'améliore»

Plusieurs pays, dont la France (près de 20.000 morts), l'Espagne (près de 20.500) et l'Italie (plus de 23.600), ont enregistré des nombres de malades et de décès en baisse, après des semaines de hausse, permettant d'entrevoir, pour les semaines à venir, les premières mesures de déconfinement.

«Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire», même si «la situation s'améliore progressivement, lentement mais sûrement», a souligné le premier ministre français Edouard Philippe, dont le pays, quatrième au monde le plus touché en termes de morts, après les Etats-Unis, l'Italie et l'Espagne, envisage un déconfinement progressif à partir du 11 mai.

En Italie, les premières mesures d'allègement ne seront pas prises avant le 3 mai, ont rappelé les autorités, mais peu à peu les entreprises rouvrent, même si c'est de façon partielle et avec un luxe de précautions.

«Nous sommes de retour!», a lancé sur son compte Instagram le célèbre glacier romain Giolitti, qui annonce une reprise de ses livraisons mardi.

En Espagne, le chef du centre d'alertes sanitaires Fernando Simon a annoncé que, pour la première fois depuis le 22 mars, le bilan des morts quotidiens était passé, avec 410 décès, sous la barre des 500.

La morgue improvisée dans une patinoire de Madrid, qui a symbolisé l'hécatombe qui a endeuillé la capitale espagnole, fermera mercredi, et à partir du 27 avril les enfants, strictement enfermés depuis le 14 mars, pourront sortir prendre l'air.

En Norvège, où les autorités estiment «avoir fait passer le virus sous contrôle», les crèches rouvriront lundi et l'interdiction de séjour dans les résidences secondaires sera levée. Une deuxième étape, à partir du 27 avril, verra la réouverture partielle des collèges, lycées et universités.

«Nous pouvons rouvrir la société petit à petit. Nous ferons cela ensemble, de façon contrôlée et progressivement», a déclaré la Première ministre Erna Solberg.

Aux Etats-Unis, où un bras de fer oppose le président Trump, ardent défenseur d'une reprise rapide de l'activité économique, à plusieurs gouverneurs démocrates, le gouverneur de l'Etat de New York, épicentre de l'épidémie dans le pays, a annoncé que la pandémie avait pour la première fois amorcé une courbe «descendante».

«Toutes les indications sont que nous sommes dans une phase descendante», a indiqué Andrew Cuomo, appelant néanmoins à la prudence. «La poursuite de cette baisse dépendra de ce que nous ferons», a souligné M. Cuomo, qui a prolongé récemment les mesures de confinement jusqu'au 15 mai.

Au moins 164 016 morts

La pandémie a fait au moins 164 016 morts dans le monde, dont près des deux tiers en Europe, depuis son apparition en Chine en décembre dans la ville de Wuhan (centre), selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles dimanche à la mi-journée.

Plus de 2 363 210 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 193 pays et territoires depuis le début de l’épidémie.

Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.

Parmi ces cas, au moins 525 200 sont aujourd’hui considérés comme guéris.

Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès en 24 heures sont les États-Unis avec 2 926 nouveaux morts, le Royaume-Uni (596) et l’Italie (433). 

Avec 103 255 décès enregistrés pour 1 170 258 cas, l’Europe est le continent le plus durement touché.

Les Etats-Unis, le pays le plus touché tant en nombre de morts (au moins 40.585 selon l'université Johns Hopkins) que de cas (au moins 742.442), ont mis en cause de façon répétée la Chine pour avoir «dissimulé» le nombre réel de victimes comme la gravité de l'épidémie.

«Impossible que le virus vienne de chez nous»

Dans un nouvel épisode de l'affrontement entre les deux pays et adversaires géopolitiques, le directeur du laboratoire chinois désigné par les médias américains comme une possible source du Covid-19 a démenti: «c'est impossible que ce virus vienne de chez nous», a déclaré dans une interview à la chaîne étatique CGTN, Yuan Zhiming, directeur de l'Institut de virologie de Wuhan, dénonçant des accusations «sans preuves» et «pour tromper les gens».

Selon la plupart des scientifiques, le nouveau coronavirus a probablement été transmis à l'homme par un animal. Un marché de Wuhan a été incriminé car il aurait vendu des animaux sauvages vivants. Mais la présence à quelques kilomètres de là de cet Institut de virologie alimente les spéculations sur une fuite depuis ces installations sensibles.

L'épidémie «aurait pu être arrêtée en Chine avant qu'elle ne commence et elle ne l'a pas été. Et maintenant, le monde entier souffre à cause de cela», a de nouveau vilipendé samedi Donal Trump. Et de mettre en garde: «S'ils étaient sciemment responsables, oui, alors il devrait y avoir des conséquences».

Ailleurs dans le monde, le seuil des 2.000 morts a été franchi en Turquie, et celui des mille morts officiellement recensés a été franchi en Afrique, dont les trois quarts en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud.

Les Maliens votaient dimanche pour élire leur Parlement, sous la menace du coronavirus, en plus des violences terroristes. Malgré les mesures d'hygiène mises en place autour du scrutin, marchés, mosquées et transports en commun n'ont pas désempli.

Mais pour l'OMS, la pandémie est loin d'être jugulée, avec des «chiffres constants ou accrus» dans l'Est de l'Europe - où les fêtes de Pâques orthodoxes étaient célébrées ce weekend pour l'essentiel églises fermées - et au Royaume-Uni.

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