Des Américains refusent d’être rapatriés aux USA: «Face au virus, le Liban est plus sur»
Par AlAhed avec sites web
Face à la pandémie, plusieurs citoyens américains ont pris la décision de rester au Liban plutôt que de revenir aux Etats-Unis, car ils s'estiment plus en sécurité à Beyrouth.
«Je pense que je suis probablement plus en sécurité ici», a confié à CNN Carly Fulgei, un consultant humanitaire.
Une décision notamment motivée par la montée en flèche des cas de contaminations confirmés dans leur pays d’origine et par la conviction que le Liban est plus capable de faire face à la pandémie que les Etats-Unis.
De fait, de nombreux Américains redoutent de trouver une situation plus complexe en retournant chez eux: «D'après tout ce que je lis, la situation est pire aux États-Unis, en termes de nombre de cas, de mesures de prévention, ou d'absence de mesure, et de la surcharge du système de santé», a déclaré Abby Sewell, journaliste américaine basée à Beyrouth.
Les autorités américaines avaient affrété un avion de Qatar Airways en vue de rapatrier ses ressortissants qui le souhaitent vers leur pays, le prix du billet étant fixé à 2 500 USD par personne. Certains ont alors publiquement refusé cette offre sur les réseaux sociaux, note CNN. Seules, 95 personnes auraient été à bord de cet avion, le 5 avril dernier, alors que plusieurs milliers de ressortissants américains se trouvent en territoire libanais.
Des mesures précoces payantes?
Le système de santé des Etats-Unis est une autre raison d'inquiétude pour les personnes interrogées par CNN, comme cette journaliste qui vit «à l'étranger depuis des années». «Je n'ai pas d'assurance-maladie aux États-Unis maintenant, donc si je revenais et que je tombais malade, je chercherais à payer des milliers de dollars de ma poche», a ajouté Mme Sewell.
Parmi les personnes interviewées, Daryn Howland indique ainsi que la situation aux Etats-Unis s’est tellement détériorée qu’on peut désormais prétendre que le Liban est plus sûr que les Etats Unis, en dépit de la crise économique, suite à l’adoption de mesures de confinement.
Officiellement, la propagation du coronavirus a ralenti au Liban selon le bureau local de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les professionnels de la santé ont loué la rapidité des mesures prises par le gouvernement libanais.
Malgré la crise financière traversée par le Liban, les hôpitaux du Liban ne sont pas débordés et le gouvernement espère réaliser 2.000 tests au Covid-19 par jour. Car jusqu'à présent, seuls 12.000 tests ont été réalisés, soit 0,1% de la population, a relevé le média américain.
Le ministère de la Santé libanais a concédé que le nombre de personnes contaminées sur le territoire était très sous estimé et a appelé plus de personnes à se faire tester.
Dès le 6 mars, avant plusieurs pays comme la France ou l'Italie, le Liban a fermé ses bars et restaurants. Le 19, le pays a fermé ses frontières pour tenter de freiner la propagation du nouveau coronavirus.
Au 9 avril, alors que les Etats-Unis comptabilisaient plus de 430.000 cas de Covid-19 et 14.000 décès, le Liban compterait 576 cas et 19 décès, selon les chiffres de l'Université Johns Hopkins.