Ce danger non lié au Covid-19 menace la sécurité alimentaire de 25 millions de personnes
Par AlAhed avec Sputnik
Alors que le monde lutte contre le coronavirus, des millions de personnes en Afrique et au Moyen-Orient devraient être frappées par une invasion de criquets pèlerins, une espèce qui, selon les experts, a la capacité de se reproduire à un rythme effréné à cause du changement climatique.
Le criquet pèlerin, considéré comme l’insecte migrateur le plus destructeur au monde par les spécialistes de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), fait peser une menace sur des millions de personnes en matière de sécurité alimentaire, relate le Guardian.
Le changement climatique a en effet créé des conditions sans précédent pour la reproduction de ces insectes dans le désert du golfe Persique. Ils ont ensuite pu se propager à travers le Yémen, où la guerre a empêché le contrôle des populations acridiennes, selon les spécialistes.
Les cyclones favorables aux insectes
Le cyclone Mekunu a permis à plusieurs générations de criquets pèlerins de prospérer entre l'Arabie saoudite, le Yémen et Oman, ceux-ci se reproduisant et se regroupant en essaims pour dévorer les cultures, a déclaré au quotidien Keith Cressman, expert en prévisions acridiennes de la FAO.
Lorsque ces conditions se sont à peu près normalisées et que le sol s’est à nouveau desséché, un autre cyclone est arrivé, a-t-il expliqué. La nouvelle génération de criquets s’est multipliée par 8.000 au lieu de 400.
Le cyclone Sagar, le plus fort jamais enregistré en Somalie, a été suivi par les cyclones Mekunu puis Luban en octobre 2018.
Selon le fonctionnaire de la FAO, les populations de criquets pèlerins augmentent grâce à l’humidité et continuent de prospérer dans les zones où la végétation est abondante. Cet animal peut manger l'équivalent de sa propre masse en nourriture fraîche par jour.
Une humidification continue
Habituellement, les conditions favorables à leur reproduction durent environ six mois après le passage d’un cyclone, avant que l'habitat ne se dessèche. Les insectes meurent et migrent, a expliqué le responsable.
Les mers, en devenant plus chaudes en raison du changement climatique, conduisent pourtant à une multiplication des cyclones et des précipitations, ce qui crée des conditions propices à la reproduction dans les sols sablonneux humides ou sablonneux/argileux.
Une aide financière réclamée
La sécurité alimentaire de 25 millions de personnes pourrait être mise en danger par ces criquets qui ont été repérés dans au moins 10 pays au cours des derniers mois: l’Éthiopie, le Yémen, l’Iran, le Soudan, l’Érythrée, l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Somalie et Oman, avertit la FAO. Un essaim récemment signalé au Kenya couvrait une superficie de la taille du Luxembourg.
L'organisation a demandé 140 millions de dollars (130 millions d’euros) pour lutter contre la reproduction continue de ces insectes.