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Coronavirus : un premier décès, 52 cas avérés au Liban

Coronavirus : un premier décès, 52 cas avérés au Liban
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Par AlAhed avec OLJ

Les fermetures de lieux publics et de divertissement se multiplient, ainsi que les contrôles aux frontières, alors que le bilan est monté hier à 52 cas avérés.

Le Liban a enregistré hier son premier décès lié à l’infection au nouveau coronavirus, ainsi que onze nouveaux cas, portant à 52 le nombre total des cas avérés depuis le début de l’épidémie dans le pays le 20 février.

Jean Khoury, 56 ans, a succombé hier à la maladie. Rentré d’Égypte, il avait été admis pendant quelques jours à l’hôpital Notre-Dame des Secours à Jbeil avant d’être transféré, le 5 mars, à l’hôpital universitaire Rafic Hariri. «Il se trouvait déjà dans un état critique avec une forte pneumonie», a expliqué le Dr Mahmoud Hassoun, directeur de l’unité des soins à l’hôpital Hariri, lors d’un point de presse conjoint avec le directeur médical de l’hôpital, le Dr Firas Abiad. «Nous lui avons donné les soins nécessaires, selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a ajouté le Dr Hassoun. Mais le patient a développé des complications liées à la maladie, notamment une forte fièvre et une hypotension, ce qui a fini par provoquer un arrêt cardiaque.»

Le Dr Abiad a en outre souligné qu’actuellement, «les personnes se trouvant à l’hôpital universitaire Rafic Hariri (trente, selon le bilan quotidien) occupent la moitié des chambres (64 au total) et qu’à lui seul, cet établissement ne pourra pas s’occuper de tous les cas» d’infection au coronavirus, dont le nombre va sans doute augmenter. «Les hôpitaux privés, notamment les établissements universitaires, sont appelés à participer à la prise en charge des patients», a-t-il insisté.

«Les hôpitaux privés doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas refuser des patients diagnostiqués avec le virus», affirme de son côté à L’Orient-Le Jour le directeur général du ministère de la Santé publique, Walid Ammar. «Nous nous attendons à davantage de cas et lorsque le secteur public sera débordé, ils vont être redirigés vers les hôpitaux privés, poursuit-il. Cela est inévitable. La stratégie que nous avons adoptée jusque-là vise à retarder autant que possible la transmission communautaire du virus pour gagner du temps, en attendant que les moyens thérapeutiques et diagnostiques évoluent, au même titre que les recherches menées actuellement sur d’éventuels médicaments. Entre-temps, les établissements hospitaliers privés doivent se préparer à accueillir des cas, sachant que deux hôpitaux ont déjà aménagé des départements à cet effet.»

Il s’agit de l’Hôtel-Dieu de France, qui a annoncé lundi la mise en place dans les prochains jours d’une unité d’urgence dédiée au coronavirus, et de l’hôpital Notre-Dame des Secours. Contacté par L’OLJ, le directeur des affaires médicales de cet hôpital, Ziad Khoury, a indiqué qu’un «bâtiment externe avec un circuit externe a été dédié à l’isolement des membres du personnel chez qui le virus a été détecté». «Nous avons quelques cas de personnes» qui ont été en contact avec le patient décédé hier, «sachant que ces personnes sont asymptomatiques, mais sont porteuses du virus», précise-t-il. Et le Dr Khoury d’assurer : «L’hôpital fonctionne normalement. Il a été désinfecté à plusieurs reprises. Nous essayons d’être le plus prêt possible. Nous allons accueillir de nouveaux cas, nous allons agir de manière nationale et solidaire.»

La prévention, seul moyen d’endiguer l’épidémie

Sur le terrain, le principal défi que rencontre le ministère de la Santé publique dans sa lutte contre l’épidémie reste le refus des personnes rentrées de pays endémiques ou même de voyage «d’observer une période d’isolement chez elles». «Or la prévention reste le seul moyen d’endiguer l’épidémie, martèle le Dr Ammar. Les patrons d’entreprises doivent de leur côté autoriser ces personnes à observer cette quarantaine à domicile et ne pas exercer de pressions pour qu’elles viennent au travail. Il s’agit là d’une responsabilité communautaire.» Le Dr Ammar annonce en outre que des hôpitaux à Nabatiyé, Zahlé et Tripoli sont en cours d’aménagement pour accueillir d’éventuels cas et que le gouvernement va doter des hôpitaux gouvernementaux d’un plus grand nombre de respirateurs.

En ce qui concerne le seul cas dont la cause de la contamination était encore inconnue, le Dr Ammar a expliqué que le patient en question, hospitalisé à l’hôpital du Moyen-Orient à Bsalim, a été en contact avec un groupe ayant côtoyé des gens qui ont séjourné pendant quelques jours au Liban. Ils étaient rentrés d’un pays endémique.

Selon le bilan officiel de l’hôpital Hariri, entre lundi et mardi 130 personnes se sont présentées aux urgences du bâtiment consacré au coronavirus, dix-huit d’entre elles ont été mises en quarantaine à l’hôpital, les autres devant s’isoler chez elles. Près de 200 tests de dépistage ont été effectués dont onze positifs. «Trois patients se trouvent dans un état critique, alors que les autres se portent bien», note l’hôpital, soulignant que 21 personnes ont quitté hier l’établissement. Au total, 30 personnes se trouvent à l’hôpital Hariri, selon le bilan.

 

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