Tirs nord-coréens: Pyongyang cherche à attirer l’attention, selon Séoul
Par AlAhed avec AFP
Ouchanka noire sur la tête, une paire de jumelles dans les mains, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé le dernier essai militaire de son pays, selon l'agence de presse nord-coréenne KCNA, la Corée du Sud voyant dans les derniers tirs de Pyongyang une tentative d'attirer l'attention de Washington et Séoul.
Kim a «guidé un nouvel exercice de frappe d'artillerie de longue portée», rapporte mardi KCNA au lendemain du tir de ce qui semblait être selon Tokyo des missiles balistiques. Plus d'un an après le fiasco du deuxième sommet entre Kim Jong Un et le président américain Donald Trump, la Corée du Nord n'a cessé de travailler au développement de ses programmes d'armement, estiment les experts.
Le Rodong Sinmun, organe officiel du Parti des travailleurs au pouvoir au Nord, a publié de son côté des photos montrant des roquettes tirées de lanceurs multiples comportant quatre tubes de lancement, visant ce qui semble être une île.
La Corée du Nord a fermé ses frontières et pris des mesures drastiques pour tenter d'éviter que ne se propage sur son sol l'épidémie de coronavirus. Mardi le ministère sud-coréen de l'Unification a indiqué que les trois exercices de tirs que Kim Jong Un avaient supervisé ces deux dernières semaines étaient ses premières activités militaires depuis le début de l'année.
«Cela vise, d'un point de vue interne, à renforcer la solidarité, et d'un point de vue externe, à attirer l'attention des États-Unis et de la Corée du Sud et à les pousser à changer d'attitude», a estimé le ministère dans un communiqué.
La Corée du Nord est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui visent à la pousser à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique interdits. La péninsule avait connu en 2018 une spectaculaire détente, mais les efforts diplomatiques sont au point mort depuis l'échec du sommet de Hanoï entre Kim Jong Un et Donald Trump.
Pyongyang avait unilatéralement donné à Washington jusque la fin de l'année 2019 pour faire de nouvelles concessions. Et fin décembre, M. Kim a annoncé que son pays, dès lors, ne se sentait plus tenu par son moratoire sur les essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques intercontinentaux. Il a aussi menacé de faire la démonstration, prochainement, d'une «nouvelle arme stratégique».