Coronavirus: plus de 80.000 contaminations, une pandémie est à craindre selon l’OMS
Par AlAhed avec AFP
Le dernier bilan du coronavirus fait état de 2.699 morts et de plus de 80.000 contaminations selon les autorités sanitaires à travers le monde. Si l'essentiel des contaminations et décès imputés au nouveau coronavirus, apparu en décembre au Hubei, restent concentrés en Chine, l'épidémie gagne en ampleur à travers le monde.
L'épidémie de coronavirus s'est accéléré lundi à travers le globe, l'OMS évoquant un risque de «pandémie», sur fond de dégringolade des marchés financiers inquiets pour l'économie mondiale. «Nous devons nous concentrer sur l'endiguement (de l'épidémie de nouveau coronavirus, ndlr), tout en faisant tout notre possible pour nous préparer à une éventuelle pandémie», a déclaré le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L'OMS a notamment jugé «très préoccupante (...) l'augmentation soudaine» de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. Elle a cependant observé un déclin en Chine, pays d'origine de la maladie, depuis début février. En Europe, l'Italie, qui compte désormais sept morts, est devenue le premier pays du continent à mettre en place un cordon sanitaire autour d'une dizaine de villes du Nord. Deux mois après l'apparition du nouveau coronavirus, cinq pays ont annoncé de premiers cas de contamination : Afghanistan, Bahreïn, Koweït, Irak et Oman. Bahreïn a suspendu les vols en provenance de deux aéroports émiratis, et Oman ses liaisons aériennes avec l'Iran.
L'Iran coupé de ses voisins
Moins d'une semaine après la détection du nouveau coronavirus, Téhéran a pour sa part annoncé quatre nouveaux décès, portant à 12 le nombre de victimes de l'épidémie en République islamique, où une mission de l'OMS est attendue. Avec 64 personnes contaminées en Iran, ce taux de mortalité d'un sur cinq semble beaucoup plus élevé que celui constaté jusqu'à présent en Chine (aux alentours de 3%). Inquiets de la contagion en Iran, l'Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l'Irak et l'Afghanistan ont fermé leur frontière ou ont restreint les échanges avec ce pays. Au moins 200 personnes ont été mises en quarantaine au Pakistan, à la frontière iranienne.
Au total, plus d'une trentaine de pays sont désormais touchés, avec un bilan qui dépasse largement les 30 morts hors de Chine, qui a connu 2.663 décès sur son sol.
Après un pic de 231 nouvelles contaminations annoncées lundi, la Corée du Sud a connu un reflux, avec 60 nouveaux cas répertoriés mardi matin. Deuxième foyer mondial derrière la Chine, la Corée du Sud compte désormais 893 patients contaminés, dont huit mortellement. En Italie, outre le cordon sanitaire établi autour de 11 villes du nord, le célèbre Carnaval de Venise, qui devait se terminer mardi, a été annulé dès dimanche. Un avion de la compagnie italienne Alitalia a été bloqué à son atterrissage à l'île Maurice. Les passagers ont été autorisés à débarquer, à l'exception d'une soixantaine de personnes originaires de Lombardie et de Vénétie, les régions où les cas italiens sont apparus.
Les marchés boursiers s'affolent
Face à la flambée de cas en Italie, passés de six à 229 en quatre jours, la Commission européenne ne souhaite cependant pas dans l'immédiat le rétablissement de contrôles aux frontières à l'intérieur de l'UE, une décision qui reste à l'initiative des Etats membres.
L'accélération mondiale des contaminations a fait décrocher les marchés boursiers, pas seulement en Europe. Wall Street a plongé à la clôture : Dow Jones -3,6%, Nasdaq -3,7.
Mardi matin à l'ouverture, pour sa première séance de la semaine, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo dégringolait de plus de 4%. La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a averti que la crise «pourrait mettre en péril la reprise» mondiale. Le FMI a déjà abaissé de 0,4 point sa prévision de croissance pour la Chine en 2020, à 5,6%. La Chine étant la deuxième économie mondiale, ce repli devrait coûter 0,1 point de croissance au PIB planétaire.