Afghanistan: début d’une trêve historique d’une semaine
Par AlAhed avec AFP
Une trêve partielle d'une semaine est entrée en vigueur samedi en Afghanistan, marquant un possible tournant historique dans le conflit de 18 ans entre l'armée américaine et les talibans.
Cette trêve graduelle était censée s'appliquer depuis minuit (vendredi 19H30 GMT), avant l'éventuelle signature d'un accord historique le 29 février, à condition qu'une baisse des attaques soit constatée sur tout le territoire afghan.
Malgré des incidents isolés depuis le début de la trêve, comme dans la province de Balkh (nord), où les insurgés ont tué deux soldats afghans selon un responsable local, le général Scott Miller, commandant des forces américaines et de l'Otan dans le pays, lors d'une conférence de presse à Kaboul samedi matin, s'est dit confiant.
Cette trêve partielle, ou «réduction des violences», est censée démontrer la bonne volonté des insurgés extrémistes avant la signature à la fin du mois d'un accord avec Washington, sur un retrait graduel des troupes américaines en échange notamment de garanties sécuritaires.
«C'est très clairement un effort conditionnel, c'est une période d'essai», a souligné le général Miller.
«Nous avons un très bon mécanisme pour mesurer ce qu'il se passe dans chaque camp», a-t-il indiqué, tout en admettant que la communication entre les deux parties serait cruciale pour le bon déroulement de cette trêve partielle.
Les deux camps resteront en contact via «une chaîne de communication militaire à Doha» afin surveiller la situation sur le terrain et réagir à d'éventuelles violations du cessez-le-feu, a-t-il précisé.
«Réduction des violences»
Le ministre afghan de la Défense Assadullah Khalid a lui aussi confirmé lors de cette conférence de presse que toutes les opérations des forces afghanes étaient à l'arrêt, mais a mis en garde contre les risques de provocations.
Bien que les talibans aient affirmé que leurs combattants s'abstiendraient d'entrer dans les zones sous contrôle gouvernemental durant la trêve, un responsable afghan a assuré qu'ils seraient «les bienvenus» et que les forces de sécurité les accueilleraient «à bras ouverts», comme lors du cessez-le-feu de 2018.
«Nous avons reçu des ordres de nos dirigeants, nous demandant d'être prêts pour la réduction des violences», a déclaré à l'AFP un taliban du district de Maiwand, dans la province de Kandahar (sud).
Un autre commandant taliban basé à Kandahar, Hafiz Saeed Hedayat, a toutefois affirmé à l'AFP que la diminution des combats ne s'appliquerait qu'«aux villes et aux principales routes».
«Cela signifie que peut-être la violence se poursuivra dans les districts» ruraux, a-t-il souligné.
«Les prochaines étapes du processus de paix dépendront de l'évaluation de la réduction de la violence cette semaine», a averti le président afghan Ashraf Ghani, officiellement réélu cette semaine pour un second mandat, en référence à la possible signature d'un accord.