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«Plan de paix» de Trump: rejet unanime des Palestiniens, circonspection en Europe

«Plan de paix» de Trump: rejet unanime des Palestiniens, circonspection en Europe
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Par AlAhed avec agences

Le soi-disant «plan de paix» pour le Proche-Orient du président américain Donald Trump, présenté mardi, a immédiatement été rejeté par les Palestiniens et leurs alliés et accueilli avec circonspection dans le reste du monde.

Ce plan, favorable à «Israël» auquel il accorde de nombreuses garanties et notamment un feu vert pour annexer les colonies, «ne passera pas» a rapidement réagi le président palestinien Mahmoud Abbas. «Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir al-Qods (Jérusalem)» comme capitale d’un Etat palestinien, a déclaré le président Abbas pour signifier l’étendue, selon lui, du refus palestinien de voir la Ville sainte devenir la capitale «indivisible d’Israël» comme l’a proposé le président américain.

Pendant que Trump prononçait son allocution, des Palestiniens ont manifesté en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza pour marquer leur rejet du plan. «La décision de Trump est invalide. A mort les USA. A mort Israël. Nous irons à al-Qods par millions de martyrs», scandaient les manifestants dans la bande de Gaza.

Des heurts ont éclaté à Ramallah entre l'armée de l’occupation israélienne et des manifestants palestiniens et ont fait 13 blessés, a annoncé le Croissant-Rouge palestinien.

Le mouvement de résistance palestinienne Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a formellement rejeté le plan présenté à la Maison-Blanche. «Nous n’accepterons pas de substitut à al-Qods comme capitale de l’Etat de Palestine», a déclaré Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement. «Les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza doivent s'unir pour combattre l'occupation, à la fois sur le terrain, légalement et diplomatiquement. Ils ont désormais besoin d'une stratégie unifiée. Le monde doit voir l'indignation palestinienne après l'accord», a-t-il souligné.

Ce plan «ne passera pas» et pourrait conduire les Palestiniens vers une «nouvelle phase» de leur lutte, avait prévenu le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avant même l’annonce du président Trump.

Forte hostilité dans la région

Pour le parti libanais Hezbollah, cette proposition n’est qu’une «tentative d’éliminer les droits du peuple palestinien, historiques et légitimes».

L’Iran a jugé que «le plan de paix de la honte imposé par l’Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l’échec».

Pour Ankara, ce projet «mort-né» est un «plan d’occupation visant à tuer une solution à deux Etats et à extorquer des Territoires palestiniens», a estimé le ministère turc des Affaires étrangères.

La Jordanie a estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 restait «la seule voie pour une paix globale et durable».

L’Egypte et l’Arabie saoudite prudentes

L’Egypte a adopté une position prudente, se contentant d’appeler Israéliens et Palestiniens à un examen «attentif» et «approfondi» du plan. «L’Egypte appelle les deux parties concernées à un examen attentif et approfondi de la vision américaine (…) et à ouvrir des voies de dialogue, sous les auspices des Etats-Unis, pour une reprise des négociations», afin de parvenir à «une paix juste et globale» et «à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant», a indiqué Le Caire dans un communiqué.

L’Arabie saoudite «apprécie les efforts de l’administration du président Trump d’œuvrer pour un plan de paix complet entre les parties palestinienne et israélienne», a annoncé mercredi le royaume wahhabite, appelant à des «pourparlers directs» entre Israéliens et les Palestiniens.

Circonspection en Europe

Parmi les alliés des Etats-Unis, Londres était mardi soir le plus positif, qualifiant le plan de «proposition sérieuse» qui «pourrait constituer une avancée positive».

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell s’est contenté d’indiquer que l’EU allait «étudier et évaluer les propositions avancées», tout en réaffirmant son engagement «ferme» en faveur d'«une solution négociée et viable à deux Etats».

Cette formule de «solution négociée et viable à deux Etats, acceptable par les deux parties» a été reprise par le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

«Compromis mutuellement acceptable»

La Russie a pour sa part prôné des «négociations directes» entre Israéliens et Palestiniens, afin de parvenir à un «compromis mutuellement acceptable». «Nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non. Nous devons attendre la réaction des parties», a déclaré aux agences russes le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

A New York, le porte-parole des Nations Unies a rappelé que l’organisation internationale s’en tenait aux frontières définies en 1967. «La position des Nations unies sur la solution à deux Etats a été définie à travers les ans par des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale auxquelles est tenu le secrétariat  de l’ONU, a précisé Stéphane Dujarric dans un communiqué.

«Israël est la terre du peuple juif»

Vantant un plan détaillé formé de 80 pages, Trump s’est enorgueilli mardi qu’il constitue une vision différente de toutes les précédentes. Son plan, destiné à régler le conflit arabo-israélien au détriment des droits du peuple palestinien, serait basé sur «la solution des deux Etats».

«Israël est la terre du peuple juif et les jours sombres qu’il a vécus ne se répèteront plus jamais», a-t-il estimé, depuis la Maison blanche, où étaient présents le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ainsi qu’un parterre de responsables américains dont des sénateurs.

«Ma vision présente une occasion gagnant-gagnant pour les deux parties, une solution réaliste à deux Etats qui résout le risque que représente un Etat palestinien pour la sécurité d’Israël», a-t-il ajouté.

Selon lui, cet Etat palestinien ne verrait le jour que sous plusieurs «conditions», dont «le rejet clair du terrorisme».

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