Ouverture à Paris du procès d’une ex-figure du recrutement de terroristes en Syrie

Par AlAhed avec AFP

Le procès de Mourad Farès, ancienne figure du recrutement de terroristes en Syrie et également accusé d'y avoir dirigé un groupe de jeunes combattants francophones, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Cheveux bruns coupés courts et fine barbe, lunettes, cet homme de 35 ans comparaît seul dans le box, notamment pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, financement du terrorisme et direction d'un groupe terroriste.

Ces dernières années, le nom de ce transfuge de «Daech» est apparu dans plusieurs dossiers de filières d'acheminement vers la Syrie jugés en correctionnelle à Paris, dont celui du départ de dix jeunes Strasbourgeois en décembre 2013.

Originaire de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), Mourad Farès était très actif sur les réseaux sociaux où il faisait la propagande de «Daech». Les juges lui imputent l'organisation jusqu'à la mi-2013 de plusieurs réunions évoquant des départs en Syrie, à Paris, Strasbourg ou Lyon.

Il était lui-même parti en juillet 2013, traversant l'Europe en voiture avec trois comparses, après avoir reçu plusieurs virements bancaires.

A son arrivée en Syrie, il avait rejoint les rangs de l'organisation terroriste «Etat islamique en Irak et au Levant» («EIIL», devenue «Daech» en 2014), et suivi une formation sur le maniement des armes. Il nie avoir combattu, limitant son rôle à quelques surveillances.

Fin 2013, après s'être désolidarisé de l'«EIIL», il avait intégré le groupe du Franco-Sénégalais Oumar Diaby, autre important recruteur de terroristes toujours visé par un mandat d'arrêt international.

Mourad Farès est soupçonné d'avoir dirigé cette brigade de combattants francophones en l'absence d'Oumar Diaby jusqu'en mars 2014, mais il conteste avoir eu un rôle d'«émir». Il affirme avoir quitté le groupe pour cause de désaccord sur son affiliation au «Front al-Nosra», l'ex-branche syrienne d'«Al-Qaïda».