Réforme des retraites: nouvelle manifestation à Paris pour «faire céder» le gouvernement
Par AlAhed avec AFP
Les opposants à la réforme des retraites ne comptent rien lâcher, au 43e jour de grève contre la réforme des retraites. Quelque 187 000 personnes, dont 23 000 à Paris, ont défilé jeudi pour protester contre la réforme des retraites, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias dont l'Agence France-Presse, 28 000 personnes ont battu le pavé parisien, tandis que la CGT a recensé 250 000 manifestants dans la capitale.
«Retraite à points: tous perdants, retraite à 60 ans: tous gagnants», annonçait la banderole de tête de ce défilé, qui s'est ébranlé aux alentours de 14 heures de Montparnasse, direction place d'Italie.
La détermination «est toujours aussi grande», a affirmé jeudi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui organise la manifestation avec Force ouvrière, Solidaires, FSU, CFE-CGC et trois organisations de jeunesse.
Estimant qu'après les transports, «il faut […] que d'autres professions entrent dans le mouvement», il s'est réjoui du fait que «le nombre de grévistes, y compris à la SNCF, rebondit».
«Il n'est jamais trop tard pour faire céder un gouvernement», a-t-il ajouté.
«Revenons à la table des négociations»
«Mettons ce projet de loi définitivement de côté, abandonnons-le, revenons à la table des négociations», a exhorté, pour sa part, le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, qui a tenu à «saluer ceux et celles qui se sont mis en grève, qui ont reconduit la grève avec un nombre important de jours qui vont se déduire des jours de paye».
«On ne va pas lâcher l'idée qu'il faut éviter ce régime unique par points», a-t-il insisté.
François Hommeril, le président de la CFE-CGC, a énuméré les actions coup de poing: «lâcher de blouses, de livres, les lycées qui ici ou là se mettent en grève, les professeurs qui selon leurs propres moyens vont fermer telle ou telle faculté».
Il a regretté qu'«une fois de plus le gouvernement soit à l'origine de cette dégradation du climat».
Maître David Van der Vlist, secrétaire général du Syndicat des avocats de France (SAF), est venu dans la manifestation pour que «le gouvernement reprenne ses esprits, après des semaines et des mois de mépris à toujours nous réexpliquer et réannoncer» la même chose.
Le régime des avocats est «autosuffisant, très solidaire» et «on est en train de vouloir nous asphyxier complètement», a-t-il ajouté.
Après une journée d'actions locales mardi peu suivie et des journées nationales en recul, le nombre de manifestants sera scruté dans la capitale.
Jeudi dernier, ils étaient 370 000 dans les rues à Paris, selon la CGT, 56 000, selon le ministère de l'Intérieur.
«La lassitude, c'est le risque de ce mouvement», a reconnu Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU, pour qui «il va falloir l'inscrire dans la durée».