Trump fait marche arrière, joue l’apaisement
Par AlAhed avec agences
Le président américain Donald Trump a joué mercredi la carte de l’apaisement après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak, se disant «prêt à la paix».
S’il a annoncé l’imposition immédiate de nouvelles sanctions économiques contre la République islamique, il n’a pas évoqué de réponse militaire, éloignant pour l’heure le spectre d’une escalade même si la tension reste palpable et de nombreuses questions en suspens.
«L’Iran semble reculer, ce qui est une bonne chose pour toutes les parties concernées et une très bonne chose pour le monde», a estimé le milliardaire républicain depuis la Maison-Blanche lors d’une allocution d’une dizaine de minutes au ton plutôt mesuré.
L’opération «Martyr Soleimani» a été lancée mardi par l’Iran au beau milieu de la nuit en représailles à l’assassinat par Washington du général Qassem Soleimani à Bagdad. Selon le Pentagone, 11 missiles tirés par l’Iran ont touché la base aérienne de Aïn al-Assad (ouest) et un celle d’Erbil (nord), où sont stationnés certains des 5200 soldats américains déployés en Irak. Téhéran avait de son côté parlé de 22 missiles.
«Aucun Américain n’a été blessé dans les attaques de la nuit dernière», a lancé d’entrée le président américain lors de son discours.
Il a affirmé vouloir demander à l’alliance militaire de l’OTAN de «s’impliquer davantage au Moyen-Orient».
Trump a également appelé la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, la Russie et la Chine à se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Le tempétueux locataire de la Maison-Blanche n’a pas présenté d’initiative diplomatique, mais conclu par un message à l’adresse du peuple iranien et de ses dirigeants: «Les États-Unis sont prêts à la paix avec tous ceux qui la veulent».
Au Congrès américain, nombre d’élus démocrates ont continué à dénoncer la frappe militaire «disproportionnée et provocatrice» ayant visé le général Soleimani et l’absence de consultation préalable avec les élus.
«Nos inquiétudes n’ont pas été levées», a déclaré Nancy Pelosi, chef des démocrates, en annonçant que la Chambre des représentants se prononcerait jeudi sur un projet de loi visant à «limiter les actes militaires du président à l’égard de l’Iran».
Le texte a d’abord une dimension symbolique, car il a peu de chances d’être adopté au Sénat, contrôlé par le camp républicain.