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L’Arabie en 2019: des violations des droits de l’homme et des gifles militaires en masse

L’Arabie en 2019: des violations des droits de l’homme et des gifles militaires en masse
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Sanaa Ibrahim -AlAhed

Avec la fin de l'année 2019, la conjoncture politique en Arabie Saoudite s'éclaircit plus que jamais. A la longue liste de violations de droits de l'Homme, s'ajoute une série de défaites encaissées à tous les plans, en raison des politiques négatives et fanatiques de la famille des Saoud.  Les dirigeants de ce pays ont échoué à gouverner le royaume des richesses naturelles, offertes de plein gré aux dirigeants US, qui pratiquent une politique de chantage inouïe, en échange d'une protection sécuritaire présumée.

Les aspirations de la famille des Saoud ont volé en éclats avec les bombardements aux missiles yéménites qui ont frappé de plein fouet le cœur de l'Arabie. Ainsi, et malgré les milliards de dollars versés, les allégations sur une prétendue domination militaire et défensive saoudienne se sont avérées futiles.

Toutefois, ce régime mise sur les arènes internationales qui reçoivent les fonds des Saoud, dans le but de les apprivoiser. Hélas! Les premiers perdants dans ce jeu sont les lois, la charte des droits de l'Homme et les conventions internationales.  

Dans les couloirs de la justice rouillée saoudienne, le spectre des meurtres plane sur le royaume du mutisme. Dans ce royaume, les dirigeants se sont engagés de faire couler le sang des citoyens et de piller leurs fonds et leurs biens, au su et au vu du monde de la communauté internationale. Et tout dépend des intérêts des grandes puissances. L'affaire du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi continue de susciter des réactions de part et d'autre. Les séquelles de cette affaire sur les autorités de Riyad, surtout sur le prince héritier Mohammad ben Salmane, qui se sent pourchassé par l'esprit dudit journaliste depuis octobre 2018, est une preuve indéniable de la négligence saoudienne dans ces affaires.

Tous les outils de la «justice saoudienne» se sont mobilisés pour dire au monde (le 23 décembre 2019) que Ben Salmane et son équipe proche sont exempts du sang du défunt. Le parquet saoudien a publié un communiqué dans lequel il a imputé à Khashoggi la responsabilité de son sort, faisant état de l'exécution de plusieurs condamnés à mort, sans révéler leur identité.   

Des massacres et des exécutions

Ce qu'a déclaré Riyad vers la fin 2019 n'est qu'une tentative de blanchir son casier devant le monde. Ce crime a fait de Ben Salmane objet de sarcasme et de dénigrement pendant plus d'un an. Mais il a choisi enfin un timing propice pour réduire l'impact des mesures internationales, et ce, conjointement avec les préparatifs pour héberger le sommet du G-20 prévu en novembre 2020. Mais la situation change à contre gré des autorités saoudiennes.

En effet, l'affaire de Khashoggi n'est pas la première en son genre dans le casier des violations saoudiennes. Cet Etat policier a rejeté de changer de politique, et a eu recours massivement aux arrestations, exécutions, à l'étouffement des voix, et aux sentences arbitraires injustes, allant jusqu'à condamner des dizaines de détenus à mort. Dans la région Est du pays, 47 détenus sont menacés de décapitation pour de simples délits, dont 12 qui étaient mineurs lorsqu'ils ont été condamnés. Ces procès laissent tirer la sonnette d'alarme quant à la mise en œuvre d'un nouveau massacre envers les détenus, surtout en absence de tout obstacle, éthique ou juridique, local ou international soit-il.

En mai 2019,  le régime a perpétré un massacre contre 37 détenus, ils ont été décapités de sang-froid. Ces exécutions ont été largement condamnées et des organisations internationales ont réclamé d'y renoncer. Parmi les victimes figuraient 6 mineurs, 33 martyrs des régions al-Qatif el Ihssaa, condamnés pour avoir exprimé librement leur opinion, et pris part aux manifestations pacifiques organisées à al-Qatif depuis 2011.

Malgré les critiques internationales, les autorités saoudiennes ont poursuivi leur campagne contre les activistes et les militants. Une large campagne d'arrestation a visé 60 citoyens dans les différentes régions du pays. Les services de sécurité n'ont ménagé ni mineurs ni vieillards, ni hommes ni femmes. Pourtant, ils avaient longuement conseillé aux autorités de s'engager dans des réformes dans le but d'améliorer la situation économique.

Déficit et effondrement économique

Sur le plan économique, la situation générale n'était pas stable, avec  un budget marqué d'important déficit, et dont les revenus et les dépenses basculaient les uns dans les autres. Vers la fin de l'année, le ministère des Finances a dévoilé le budget de 2020, avec des dépenses estimées à 272 milliards de dollars, et un déficit de 50 milliards de dollars contre 35 milliards dans le budget de 2019. Ce déficit s'ajoute à l'ensemble des déficits des années passées et qui ont atteint jusqu'à l'an 2014 la somme de 435 milliards de dollars.

Ce déficit cumulé s'accentue avec la volonté de Ben Salmane de proposer des projets locaux pour mettre en œuvre sa vision économique. Celle-ci comprend entre autre la hausse des impôts, l'expulsion de la main d'œuvre étrangère, les projets de divertissement à l'occidental… toutefois, cette vision n'a pas réalisé ses objectifs économiques, elle a plutôt encaissé les échecs consécutifs.  Le taux de chômage a augmenté dans les rangs des jeunes saoudiens. Les statistiques officielles avancent le pourcentage de 12,8% mais une source économique saoudienne confirme au site al-Ahed que le taux de chômage dépasse les 34%, ce que les autorités refusent d'admettre.

L'élément le plus important de l'économie et de ses fluctuations cette année, serait lié au géant pétrolier Aramco. Abonnement entouré d'échecs pendant plusieurs mois successifs, car l'autorité a maintes fois fixé la date de l'abonnement, puis elle s'est rétractée. Il a été ensuite décidé que le processus se déroulerait avec la participation des citoyens, et ceci révèle pour la première fois l'effondrement interne, puisque les Saoud ont pour la première fois accepté d'impliquer des personnes ordinaires dans le  processus économique. La famille des Saoud est la plus importante du Royaume, tant sur le plan économique que politique, et cela est dû, notamment aux conséquences des attentats du 14 septembre 2019.

Le bourbier yéménite  

L'attaque du 14 septembre dernier contre les sites pétroliers affiliés à Aramco fut un tournant dans le contexte de la guerre militaire avec le Yémen. Riyad, qui dirige la coalition de l'agression, s'est assuré que la poursuite des bombardements du peuple yéménite et les massacres qui s'apparentent à un génocide de guerre, sont vains et n'ont mené nulle part. Les opérations militaires distinguées des forces yéménites qui ont atteint le cœur des territoires saoudiens et ébranlé l'économie du pays, ont démontré que cette force de dissuasion est imbattable, et que le système militaire et défensif des Saoud, qui a couté des milliards de dollars, a échoué. Pendant l'année, les Yéménites ont imposé une équation de dissuasion d'ampleur face aux agressions saoudiennes.

En effet, Riyad a subi plusieurs gifles en raison de son agression. Avec la défaite militaire et la déstabilisation de la sécurité et de l'économie saoudienne, le redéploiement émirati au Yémen suite aux batailles entre les forces de l'agression a eu un impact direct sur les autorités.  

Dans ce contexte, les forces yéménites ont lancé le 29 septembre dernier l'opération militaire d'envergure «Victoire de Dieu», une opération qui a couté la vie à trois régiments militaires et des milliers de soldats dont des centaines de Saoudiens ont été faits prisonniers. C'était la dernière gifle subie par les autorités saoudiennes. Tel est le bourbier yéménite qui grandira avec la poursuite de l'agression saoudienne au Yémen.

 

 

 

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