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Grèves en France: démission du «Monsieur retraites», le gouvernement sous pression

Grèves en France: démission du «Monsieur retraites», le gouvernement sous pression
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Par AlAhed avec AFP

Au douzième jour du conflit qui paralyse largement les transports, Jean-Paul Delevoye, «Monsieur retraites», a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée «avec regret». 

Cette démission, la 12e d’un ministre depuis le début de la présidence Macron en mai 2017, est un coup dur pour le gouvernement, qui peine à trouver une sortie de crise et s’inquiète d’une possible poursuite de la grève pendant les fêtes de fin d’année.

La position de M. Delevoye, 72 ans, était devenue intenable après des révélations sur des mandats non déclarés en parallèle de ses fonctions gouvernementales, alimentant des soupçons de conflit d’intérêts.

Son départ intervient à la veille d’une journée de mobilisation que les adversaires de la réforme veulent décisive, l’ensemble des syndicats appelant désormais à la grève et la manifestation, y compris les organisations réformistes comme la CFDT, premier syndicat de France.

Le premier ministre les recevra tour à tour mercredi, ainsi que le patronat.

Les transports à Paris et dans certaines grandes villes, déjà épisodiques lundi, s’annoncent encore plus chaotiques mardi. Seuls un train à grande vitesse sur quatre et un train de banlieue parisienne sur cinq devraient circuler, a averti la compagnie ferroviaire SNCF. Les liaisons internationales, Eurostar et Thalys, seront «perturbées».

Les compagnies aériennes ont été priées de réduire de 20 % leur programme de vols au départ et à l’arrivée de l’aéroport parisien d’Orly.

Ce rationnement pèse sur les nerfs des usagers, qui en viennent parfois aux mains pour s’assurer une place dans un bus ou un métro. L’ambiance est électrique à Paris, où cyclistes, piétons, trottinettes et automobilistes se disputent les rues et les trottoirs.

Face au risque d’une prolongation de la grève pendant les fêtes, le ton est monté entre l’exécutif et les syndicats.

«Trêve» à Noël?

«Le gouvernement fait une profonde erreur en termes de justice sociale et aussi une profonde erreur politique s’il persiste», a déclaré lundi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. Pourtant favorable à une réforme des retraites, la CFDT estime que l’exécutif a franchi une ligne rouge en fixant un «âge d’équilibre» de 64 ans pour encourager l’allongement de la durée des cotisations.

M. Berger a toutefois plaidé pour «une trêve» dans la grève des transports à Noël. Mais son homologue de la CGT Philippe Martinez a d’ores et déjà averti que le mouvement continuerait si le projet n’était pas retiré.

«Faire grève c’est légitime, mais on peut respecter des moments comme les fêtes de fin d’année où chacun veut retourner dans sa famille», a répondu la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, estimant «irresponsable» de «gâcher les vacances des Français». 

L’opposition communiste et de la gauche radicale a pour sa part accusé l’exécutif de «chantage» et de faire le «choix du pourrissement».

Lundi, les routiers sont entrés dans la danse en organisant des blocages d’entrepôts, des opérations escargot et des barrages filtrants dans plusieurs villes, pour réclamer de meilleures conditions de travail et de salaires. Et plusieurs universités ont décidé de reporter des examens de fin d’année en raison des difficultés de transport.

Pour le temps fort de mardi, cheminots, enseignants, fonctionnaires, avocats et magistrats, internes, médecins et soignants sont appelés à manifester.

L’ampleur de cette mobilisation à l’appel de tous les syndicats constituera un indicateur important pour le gouvernement, avant la reprise, encore floue, de négociations.

Le projet d’Emmanuel Macron prévoit la transformation des 42 régimes de retraite existants en un système universel par points. 

L’«âge d’équilibre» (64 ans en 2027) vise à maintenir l’équilibre financier du système, chacun pouvant continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais avec un malus sur sa pension et un bonus pour ceux partant après.

Au douzième jour de grève, commerçants, hôteliers et restaurateurs parisiens enregistrent des chutes d’activité de 25 % à 60 % par rapport à l’an dernier, selon leurs fédérations.

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