La Grèce appelle l’ONU à condamner l’accord maritime turco-libyen
Par AlAhed avec sites web
La Grèce a appelé mardi les Nations unies à condamner un accord maritime entre la Turquie et la Libye qu'elle qualifie de «perturbateur» pour la paix et la stabilité dans la région, a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Athènes «veut que l'accord soit porté à l'attention du conseil de sécurité de l'ONU afin qu'il puisse être condamné», a ajouté Stelios Petsas devant la presse.
Les tensions s’accumulent dans l’est de la Méditerranée, où la découverte de gisements de gaz attise les disputes entre plusieurs Etats, dont la Grèce et la Turquie, en conflit depuis des décennies pour le partage des ressources, des eaux, du plateau continental, de l’espace aérien.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a remis de d’huile sur le feu en signant, le 27 novembre, un accord maritime contesté avec Faïez Sarraj, le chef du gouvernement libyen reconnu par l’ONU, qui donne à la Turquie l’accès à des zones économiques revendiquées par la Grèce et par Chypre.
«Avec cet accord, nous avons poussé au maximum le territoire sur lequel nous avons autorité. Nous pourrons ainsi mener des activités d’exploration conjointes», a déclaré Erdogan lors d’un entretien diffusé lundi 9 décembre par la télévision publique, TRT. Il s’est dit prêt à dépêcher de nouveaux navires de forage en Méditerranée orientale, en mer Noire, et aussi dans les eaux internationales.
Autant de déclarations irritantes pour la Grèce, Chypre et l’Egypte, qui s’opposent aux visées turques. Liés entre eux par des grands projets énergétiques, ces Etats dénoncent la mainmise d’Ankara sur une zone prometteuse, craignant que l’accord ne vienne compliquer le projet de construction du gazoduc EastMed destiné à acheminer le gaz méditerranéen vers l’Europe.
Le mémorandum est une «violation grossière des droits de la Grèce», que ni Athènes ni l’Union européenne (UE) ne sauraient accepter, avait expliqué le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, au président Erdogan, en marge du sommet de l’OTAN, qui s’est tenu à Londres les 3 et 4 décembre. Ulcérée par ce qu’elle considère comme une atteinte à sa souveraineté, la Grèce a expulsé, vendredi, l’ambassadeur de Libye, et a recherché le soutien de l’UE.