Yémen: un navire saoudien saisi par Ansarullah en mer Rouge
Par AlAhed avec AFP
Les combattants d’Ansarullah du Yémen se sont emparés dimanche en mer Rouge d'un navire remorquant une plateforme de forage, a indiqué lundi la coalition militaire sous commandement saoudien, un site de suivi du trafic maritime évoquant un bateau battant pavillon saoudien.
Le communiqué du ministère de l’Intérieur yéménite indique que 3 navires, dont l’une saoudienne, ont violé les eaux territoriales yéménites dimanche le 17 novembre 2019 à 21:00. Ils ont été appelés par les forces de la garde côtière pour quitter les lieux. Mais lorsqu’ils n’ont pas répondu à l’appel, ils ont été saisi par les forces yéménites.
La saisie du navire intervient alors que le climat semblait ces dernières semaines moins tendu entre Ansarullah et l'Arabie saoudite, qui intervient depuis 2015 au Yémen pour soutenir le gouvernement déchu face aux combattants yéménites d’Ansarullah.
Un responsable saoudien a annoncé il y a une dizaine de jours qu'un «canal» était ouvert avec Ansarullah pour mettre fin à la guerre. Les Yéménites avaient proposé en septembre de cesser leurs attaques contre l'Arabie saoudite.
«Le navire remorquait une (plateforme de forage) appartenant à une entreprise sud-coréenne», a dit le porte-parole de la coalition Turki al-Maliki dans une déclaration publiée par l'agence saoudienne SPA, sans préciser à quel pays appartenait le bateau et combien de membres d'équipage se trouvaient à bord.
A Séoul, un représentant du ministère des Affaires étrangères a déclaré mardi que deux navires sud-coréens avaient été saisis dans le sud de la mer Rouge. Un autre représentant de la diplomatie sud-coréenne a précisé que deux ressortissants coréens se trouvaient à bord de l'un des navires saisis par Ansarullah.
Interrogé par l'AFP, Turki al-Maliki n'a pas répondu dans l'immédiat. Selon le site Marine Traffic, la ville saoudienne de Jeddah est le port d'attache du Rabigh-3, qui navigue sous pavillon saoudien. Un dirigeant d’Ansarullah, Mohammad al-Houthi, a reconnu que le mouvement avaient saisi un navire au large du Yémen, évoquant une «affaire suspecte». «Les garde-côtes yéménites tentent de déterminer s'il (...) appartient aux agresseurs ou à la Corée du Sud», a-t-il dit sur Twitter. «S'il appartient à la Corée du Sud, ils seront libérés après des démarches légales (...) Nous rassurons tout le monde, il ne faut pas qu'ils s'inquiètent à propos de l'équipage».